jeudi 25 septembre 2025

Vivons-nous désormais dans une dystopie cyber punk ?


La dystopie est un genre de fiction qui explore les dérives potentielles oppressives, totalitaires, déshumanisantes de la société moderne (1984, ou Le meilleur des mondes). Le genre cyberpunk fonde ces dérives sur une technologie débridée, contrôlée par des corporations planétaires hyperpuissantes (la série Black mirror, Blade runner, Matrix…).

Vivons-nous en direct live un basculement de la réalité vers une dystopie cyber punk ? Il est permis de le penser :1) une poignée de multimilliardaires contrôlent les technologies dont nous sommes désormais totalement dépendants ; 2) Un Leviathan techno-autoritaire doublement bicéphale domine le monde, d’une part la Chine et les Etats-Unis, d’autre part la Big Tech alliée au Big State.

Dans cet Empire la liberté d’expression n’est pas limitée, elle est au contraire à la fois massifiée et rendue inoffensive par un raz de marée informationnel, une saturation cognitive des individus sur-connectés. Le contrôle des esprits ne se fait plus par une propagande de masse, mais par l’abrutissement généralisé des individus sur des réseaux sociaux débilitants, guidés par des algorithmes de ciblage, déshumanisés par des IA génératives, stimulés à flux tendu par des influenceurs / euses stipendiés.

Que faire ? D'abord être lucide sur la situation : ce qui a été inventé ne sera pas désinventé, nous vivrons désormais avec les technologies qui rendent possible la dérive totalitaire. Elles sont la contrepartie matérielle d’un choix de société promu par une idéologie ambivalente, à la fois hyper-réactionnaire, voire néofasciste, et hypermoderne, combinant une injonction d’adaptation au progrès technologique à marche forcée, avec une obsession paranoïaque de surveillance généralisée.

Deux points cruciaux :

-       Face au dérèglement climatique essentiellement causé par la surconsommation, l'idée de transition énergétique est un leurre technosolutionniste instrumentalisé pour continuer à surproduire et surconsommer, détruire la nature, rentabiliser l'intégralité des ressources disponibles, au nom d’une promesse fallacieuse de diminution de l’empreinte carbone.

-       La course effrénée à l’augmentation des capacités de nos prothèses numériques (I.A., smartphones, tablettes, ordis,…) au nom du « progrès » et de l’amusement généralisé, est en fait le levier de notre servitude volontaire, et le booster de la surconsommation / surproduction.

 

Où est la force politique pour porter la seule idée vraiment disruptive : la bifurcation vers une société de sobriété ?