La dystopie est un
genre de fiction qui explore les dérives potentielles oppressives, totalitaires,
déshumanisantes de la société moderne (1984, ou Le meilleur des mondes). Le
genre cyberpunk fonde ces dérives sur
une technologie débridée, contrôlée par des corporations planétaires hyperpuissantes
(la série Black mirror, Blade runner, Matrix…).
Vivons-nous en direct live un basculement de la réalité vers une
dystopie cyber punk ? Il est
permis de le penser :1) une poignée de multimilliardaires contrôlent les
technologies dont nous sommes désormais totalement dépendants ; 2) Un Leviathan
techno-autoritaire doublement bicéphale domine le monde, d’une part la Chine et
les Etats-Unis, d’autre part la Big Tech alliée au Big State.
Dans cet
Empire la liberté d’expression n’est pas limitée, elle est au contraire à la
fois massifiée et rendue inoffensive par un raz de marée informationnel, une saturation
cognitive des individus sur-connectés. Le contrôle des esprits ne se fait plus
par une propagande de masse, mais par l’abrutissement généralisé des individus
sur des réseaux sociaux débilitants, guidés par des algorithmes de ciblage,
déshumanisés par des IA génératives, stimulés à flux tendu par des influenceurs
/ euses stipendiés.
Que faire ? D'abord être lucide sur la situation : ce qui a
été inventé ne sera pas désinventé, nous vivrons désormais avec les
technologies qui rendent possible la dérive totalitaire. Elles sont la
contrepartie matérielle d’un choix de société promu par une idéologie ambivalente,
à la fois hyper-réactionnaire, voire néofasciste, et hypermoderne, combinant
une injonction d’adaptation au progrès technologique à marche forcée, avec une
obsession paranoïaque de surveillance généralisée.
Deux points cruciaux :
- Face au dérèglement climatique essentiellement causé par la
surconsommation, l'idée de transition énergétique est un leurre
technosolutionniste instrumentalisé pour continuer à surproduire et
surconsommer, détruire la nature, rentabiliser l'intégralité des ressources
disponibles, au nom d’une promesse fallacieuse de diminution de l’empreinte
carbone.
- La course effrénée à l’augmentation des capacités de nos prothèses
numériques (I.A., smartphones, tablettes, ordis,…) au nom
du « progrès » et de l’amusement généralisé, est en fait le levier de
notre servitude volontaire, et le booster de la surconsommation / surproduction.
Où est la force politique pour porter la seule idée vraiment disruptive :
la bifurcation vers une société de sobriété ?
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