tag:blogger.com,1999:blog-30980339993285436172024-03-15T09:25:51.058-07:00conversation-publiqueLa conversation est un art délicat, une aventure intellectuelle improvisée, elle fonde l'amitié et permet la convergence de visions opposées du monde. Elle est, l'espace d'un moment, un oasis dans la circulation des mots. Elle est l'activité politique par excellence.Clupshttp://www.blogger.com/profile/02018706062435724017noreply@blogger.comBlogger157125tag:blogger.com,1999:blog-3098033999328543617.post-64266516851315002352024-03-15T09:24:00.000-07:002024-03-15T09:24:55.048-07:00Êtes-vous dans le camp du Bien ?<p> </p><p class="MsoNormalCxSpFirst" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 10.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Le <i style="mso-bidi-font-style: normal;">campisme</i> est
une façon de penser, simplificatrice et binaire, consistant à partager le monde
en deux « camps » absolument irréconciables, comme au temps de la
guerre froide. Le <i style="mso-bidi-font-style: normal;">campisme</i> repose sur
trois principes d’autant plus redoutables que chacun les comprend
parfaitement : 1) il y a un ennemi avec lequel aucune concession n’est
possible - le camp du Mal -, 2) les amis de cet ennemi sont des ennemis, 3) les
ennemis de cet ennemi sont des amis. La gauche est plus encline que la droite à
la pensée <i style="mso-bidi-font-style: normal;">campiste</i>, car elle a une
tendance historique à se voir comme le camp du Bien.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 10.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Mais faut-il toujours critiquer le <i style="mso-bidi-font-style: normal;">campisme</i> ? N’y a-t-il pas des
idéologies ignobles et des actes intrinsèquement mauvais ? Il semble bien
alors qu’un camp du Bien doit s’opposer aux idéologies et aux dictatures refusant
les droits humains élémentaires aux personnes en fonction de leurs opinions,
leur origine, leur sexe, leur orientation sexuelle : le fascisme, le
racisme, le totalitarisme, l’Apartheid. De même, il doit condamner sans nuance
les actes de terrorisme visant des civils, quels qu’ils soient, et encore plus
si des femmes sont violées, des enfants tués. Mais ce n’est pas du <i style="mso-bidi-font-style: normal;">campisme</i> car il ne s’agit pas de
glorifier un camp du Bien ou de simplifier une réalité complexe, c’est le camp
de la civilisation contre la barbarie, le camp de l’humanisme élémentaire, le
camp de la vie. En dehors des idéologies mortifères, en dehors de dictatures
impitoyables réprimant brutalement toute opposition, en dehors d’actes cruels
accomplis au nom de ces idéologies ou des ces dictateurs, pour déshumaniser,
torturer, tuer, mutiler, violer, des civils, en dehors de cela, il faut tenter
de comprendre une réalité complexe, qui est rarement en noir et blanc, mais le plus
souvent en gris plus ou moins foncé. Dans ces cas, il faut s’engager fermement
contre la barbarie, tout en refusant la pensée simplificatrice, généralisante
et sans nuances.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 10.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Aujourd’hui le <i style="mso-bidi-font-style: normal;">campisme</i>
est revenu comme au temps de la Guerre froide. Porté par la bienpensance de
gauche, l’autoproclamé « camp du Bien » est pro-palestinien et
anti-sioniste. Cette pensée binaire, simpliste, généralisante et sans nuances, se
fonde sur ces 3 principes : 1) Israël est un Etat indigne d’exister, 2)
les amis d’Israël sont des ennemis, 2) les ennemis d’Israël – le Hamas et le
Hezbollah - sont des amis. Peu importe les actes abominables du 7 octobre, peu
importe que le Hamas soit une organisation islamo-fasciste qui a sacrifié son
peuple au nom du Jihad, peu importe les millions de juifs chassés d’Europe et
des pays arabes qui ont trouvé refuge en Israël, peu importe qu’Israël, une petite
démocratie avec une forte opposition interne soit entourée d’organisations visant
sa disparition et d’Etats arabes autoritaires hostiles sans opposition interne.
Pour les nouveaux <i style="mso-bidi-font-style: normal;">campistes</i>, Israël est
le camp du Mal et le sionisme une forme de néofascisme, un sceau d’infamie
disqualifiant immédiatement quiconque ose soutenir l’existence d’Israël et critiquer
la stratégie suicidaire du Hamas contre son propre peuple. Ce <i style="mso-bidi-font-style: normal;">néocampisme</i> n’est rien d’autre au fond
qu’une nouvelle version du vieil antisémitisme de gauche.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 10.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Mais n’en déplaise au camp du Bien autoproclamé, Ie
sionisme désigne simplement le droit des juifs d’avoir un Etat, conformément à
la résolution solennelle de l’ONU en 1948, ce qui n’exclut aucunement le droit
des Palestiniens d’avoir eux-aussi un Etat, ce qui ne dédouane aucunement le
gouvernement israélien de sa responsabilité concernant les droits élémentaires
des civils palestiniens.<o:p></o:p></span></p>Clupshttp://www.blogger.com/profile/02018706062435724017noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3098033999328543617.post-37389326891553179792024-02-09T01:46:00.000-08:002024-02-09T01:46:58.626-08:00Faut-il prendre au sérieux l'hypothèse de la guerre ?<p><span style="font-family: Arial, "sans-serif"; font-size: 10pt; line-height: 150%; text-align: justify;"><span> </span> L’inflation du terme « <i>réarmement</i> »
dans le discours politique est un signe : l’hypothèse de la guerre est à
nouveau dans les esprits. En effet soixante années de paix relative, nous ont
fait oublier que la guerre arrivait jadis périodiquement comme un phénomène
quasi-naturel, sur lequel les hommes ordinaires n’avaient pas prise. Aujourd’hui
des sondages montrent que « </span><i style="text-align: justify;"><span style="background-attachment: initial; background-clip: initial; background-image: initial; background-origin: initial; background-position: initial; background-repeat: initial; background-size: initial; color: #1e1e1e; font-family: Arial, "sans-serif"; font-size: 10pt; line-height: 150%;">près des deux tiers des Français estiment qu’une
déflagration mondiale peut se déclencher dans les prochains mois.</span></i><i style="text-align: justify;"><span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 10.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"> » </span></i><span style="font-family: Arial, "sans-serif"; font-size: 10pt; line-height: 150%; text-align: justify;">(Sondage Ipsos 2022). Cette hypothèse est-elle rationnelle ?</span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; mso-add-space: auto; mso-hyphenate: auto; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto; text-align: justify;"><span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 10.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><span style="mso-tab-count: 1;"> </span>Pour qu’une guerre se déclare, il
faut un ennemi. Or les ennemis ne manquent pas qui haïssent la démocratie
libérale, la liberté des mœurs qu’elle incarne, et la civilisation occidentale,
son hégémonie culturelle, sa responsabilité écrasante dans le dérèglement climatique
et la raréfaction de ressources vitales comme l’eau ou la terre.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; mso-add-space: auto; mso-hyphenate: auto; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto; text-align: justify;"><span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 10.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><span style="mso-tab-count: 1;"> </span>Pour qu’une guerre se déclare, il
faut des conditions sociales. Or Les frontières de l’intolérable cèdent sous
nos yeux, pour des pans entiers de la population - gilets jaunes, agriculteurs,
précaires, pauvres. Leur juste colère alimente à son tour une haine qui envahit
chaque jour davantage les réseaux sociaux. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; mso-add-space: auto; mso-hyphenate: auto; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 10.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Pour qu’une guerre se déclare il
faut des conditions psychologiques. Or ce ne sont pas l’esprit de nuance, de finesse,
et la culture de la discussion argumentée qui prospèrent, mais leurs contraires :
la rigidité intellectuelle, le complotisme, le manichéisme, la pensée binaire.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; mso-add-space: auto; mso-hyphenate: auto; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 10.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Pour qu’une guerre se déclare, il faut des conditions médiatiques. Or des
structures de pouvoir de plus en plus concentrées se livrent une guerre sans
limite pour capter notre<i style="mso-bidi-font-style: normal;"> temps de cerveau
disponible</i>. Les outils de propagande n’ont jamais été aussi puissants pour
produire l’enrôlement des esprits, manipuler l’information, promouvoir le faux
et discréditer le vrai.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; mso-add-space: auto; mso-hyphenate: auto; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 10.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Pour qu’une guerre se déclare, il faut des conditions politiques. Or la
défiance vis-à-vis des institutions, des partis et de la classe politique est à
son comble. Le populisme nationaliste autoritaire apparaît pour de plus en plus
de citoyens comme une alternative à la démocratie parlementaire.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; mso-add-space: auto; mso-hyphenate: auto; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 10.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; mso-add-space: auto; mso-hyphenate: auto; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 10.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Il y a un dernier élément crucial : on oublie que, malgré la répulsion
qu’elle produit, il y a aussi une force d’attraction de la guerre sur des esprits
désemparés, une passion de la guerre, associée à l’idée de régénération, à une
intensification du sens de l’existence. Alors sommes-nous aujourd’hui comme ceux
qui, en 1910 ou en 1930, au bord d’un cataclysme mondial, diraient après coup :
<i style="mso-bidi-font-style: normal;">nous savions mais nous n’y croyions pas </i>?<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; mso-add-space: auto; mso-hyphenate: auto; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 10.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Faut-il alors prendre au sérieux l’hypothèse de la guerre ?<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; text-align: justify;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 10.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; text-align: justify;"><br /></p>Clupshttp://www.blogger.com/profile/02018706062435724017noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3098033999328543617.post-77392694422917594562024-01-18T01:28:00.000-08:002024-01-18T01:28:30.951-08:00Qu'est-ce que l'amitié ?<p> </p><p class="MsoNormalCxSpFirst" style="line-height: 150%; mso-add-space: auto; mso-hyphenate: auto; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 10.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">On peut vivre l’amitié simplement, comme un sentiment
réciproque. Mais qui n’a pas un jour ressenti le malaise d’une attente
excessive, d’une déception ou d’une frustration ? Qui n’a pas un jour senti
la zone grise entre le simple copinage et l’amitié ? C’est alors qu’il
faut prendre le temps de passer l’amitié au crible de la pensée. Des bibliothèques
entières sont remplies de livres sur ce thème, mais ceux-ci<a name="_GoBack"></a>
ne nous dispensent pas d’essayer de penser par nous-mêmes une des activités qui
font que la vie vaut d’être vécue.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; mso-add-space: auto; mso-hyphenate: auto; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto; text-align: justify; text-indent: 18.0pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 10.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">En y regardant de plus près je distingue trois formes
d’amitié, dont les frontières peuvent être floues et poreuses : l’Ami, l’allié,
le copain. Ces trois sphères d’amitié comportent selon moi des points communs,
des repères essentiels : le contrat hédonique - le plaisir partagé d’être
ensemble -, et la conversation – le plaisir de discuter ensemble, au risque
d’un désaccord que chacun s’efforce de ne pas transformer en querelle. Sans le
contrat hédonique et la conversation, le lien d’amitié se dissout
inexorablement. Cela étant posé, voici pour moi les trois sphères concentriques
de l’amitié :<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; mso-add-space: auto; mso-hyphenate: auto; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto; text-align: justify;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 10.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">- L’<b style="mso-bidi-font-weight: normal;">Amitié-passion</b>, c’est l’Amitié majuscule, une relation absolument
singulière entre deux individus. C’est une « passion » au sens ou
l’Ami occupe nos pensées comme nous occupons les siennes. En ce sens, cette
Amitié se distingue peu de l’amour, si ce n’est par la question du désir. Une
telle intimité implique une rareté : certainement moins de cinq personnes,
parfois une seule – le « meilleur ami » -, mais souvent aucune.</span><span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 10.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; mso-add-space: auto; mso-hyphenate: auto; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto; text-align: justify;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 10.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">- L’<b style="mso-bidi-font-weight: normal;">amitié-alliance</b>, c’est la famille élargie, unie non par un lien de
sang, mais par le besoin anthropologique de constituer un réseau d’alliances
soudé par des valeurs morales : la bienveillance, l’empathie, la
sincérité, la solidarité, la loyauté. Nous avons beaucoup plus d’amis-alliés
que d’Amis, mais il me semble qu’au-delà d’une dizaine, le lien s’affaiblit, on
traverse alors la frontière subtile entre l'allié et le bon copain. Comme avec
un cousin, les contacts avec l’ami-allié peuvent être rares, alors que
l’absence de l’Ami nous affecte, nous attriste, à l’instar d’une relation amoureuse.
Les chagrins d'Amitié ne sont pas moins forts que les chagrins d'amour.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; mso-add-space: auto; mso-hyphenate: auto; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto; text-align: justify;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 10.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">- Le <b style="mso-bidi-font-weight: normal;">copinage</b> c’est le groupe indéfiniment extensible de ceux et celles
avec qui nous passons de bons moments. Ce groupe se distingue du précédent par
la faiblesse voire l’absence d’une dimension morale. Le contrat hédonique y est
primordial, la conversation essentiellement réduite au small talk.</span><span style="font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 10.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; mso-add-space: auto; mso-hyphenate: auto; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto; text-align: justify;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 10.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><span style="mso-tab-count: 1;"> </span>L’’amitié, est par essence
élective, « <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Parce que c’était lui,
parce que c’était moi</i> » comme Montaigne et La Boétie. Elle implique la
possibilité de son contraire : l’éviction. Ainsi nos amis peuvent au fil
du temps passer d’une sphère à une autre. Enfin contrairement aux membres de
notre famille, nous choisissons nos amis, ou nous les perdons… au prix d’une
souffrance… Mais que vaudrait une vie sans amitié ?<o:p></o:p></span></p>Clupshttp://www.blogger.com/profile/02018706062435724017noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3098033999328543617.post-33662490179144715722023-12-24T07:31:00.000-08:002023-12-24T07:31:05.967-08:00La préférence nationale est-elle un piège rhétorique ?<p> </p><p align="center" class="MsoNormalCxSpFirst" style="background: white; line-height: 150%; margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; mso-add-space: auto; text-align: center;"><br /></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">L’expression « <i style="mso-bidi-font-style: normal;">préférence nationale</i> » est considérée comme le marqueur principal
des discours d’extrême droite Ainsi elle est devenue pour beaucoup une marque
d’infamie, alors qu’une majorité de français semblent la plébisciter. Une des explications
de ce hiatus est peut-être qu’elle contient une ambigüité qu’il faut analyser
pour expliciter ce qu’elle signifie en fait. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">L’idée même de nation implique un partage entre nationaux
et étrangers, des droits et des devoirs différents. La « <i style="mso-bidi-font-style: normal;">préférence nationale</i> » au sens
propre désigne ainsi d’abord l’exclusivité du droit de vote, de la possibilité
d’intégrer la fonction publique, le droit de travailler sans autorisation
préalable, ouvrant des droits sociaux liés à des cotisations versées. Il y a
donc de fait, dans tous les pays une « préférence nationale ». Or cette
formule signifie tout autre chose dans le champ politique.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">La loi « immigration » illustre parfaitement
cette confusion. L’ensemble des commentateurs pointent qu’elle inscrit la <i style="mso-bidi-font-style: normal;">préférence nationale</i> dans la loi. On
comprend alors le sens pratique de ce concept flou : rendre autant que
possible la vie plus difficile pour les étrangers en situation régulière vivant,
étudiant, travaillant sur notre sol, en diminuant drastiquement leurs droits. Préférence ?
Aucunement : cela n’améliorera en rien la situation des français, mais cela
rendra encore plus difficile l’intégration des immigrés en situation régulière,
cela les précarisera encore davantage en vue de leur exploitation économique dans
des secteurs essentiels de notre économie (le bâtiment, l’agriculture, l’hôtellerie-restauration,…).<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">L’expression « <i style="mso-bidi-font-style: normal;">préférence nationale</i> » est ainsi un leurre rhétorique qui masque
une idée moins consensuelle : <i style="mso-bidi-font-style: normal;">l’éviction
nationale</i> des immigrés.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Double victoire du RN : symbolique et politique.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; text-align: justify;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Symbolique puisque le concept flou qu’il promeut depuis longtemps est
plébiscité par les français qui ne soutiendraient pas autant <i style="mso-bidi-font-style: normal;">l’éviction nationale</i>. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; text-align: justify;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Politique puisque le Conseil constitutionnel va certainement retoquer un
certain nombre d’articles de la loi, confirmant ainsi l’idée chère au R.N. qu’il
faut modifier la constitution pour y inscrire la <i style="mso-bidi-font-style: normal;">préférence nationale</i>, masque soft de <i style="mso-bidi-font-style: normal;">l’éviction nationale</i>.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; text-align: justify;"><br /></p>Clupshttp://www.blogger.com/profile/02018706062435724017noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3098033999328543617.post-59250143696635119582023-12-08T06:16:00.000-08:002023-12-08T06:16:23.686-08:00Israël-Palestine : vaut-il mieux comprendre ou connaître ?<p> </p><p class="MsoNormalCxSpFirst" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><i style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; mso-bidi-font-weight: bold; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Connaître</span></i><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; mso-bidi-font-weight: bold; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"> et <i style="mso-bidi-font-style: normal;">comprendre </i>sont deux facultés de l’esprit
qui semblent a priori inextricablement liés : peut-on dire qu’on <i style="mso-bidi-font-style: normal;">connaît </i>quelqu’un si on ne le <i style="mso-bidi-font-style: normal;">comprend</i> pas, et inversement peut-on
dire qu’on le <i style="mso-bidi-font-style: normal;">comprend</i> si on ne le <i style="mso-bidi-font-style: normal;">connaît</i> pas ? Mais dès lors qu’il
s’agit de saisir la complexité d’une chose, d’une personne ou d’une situation,
ces deux gestes mentaux semblent s’opposer. <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Connaître</i>
implique d’entrer dans la complexité, au risque de s’y perdre, alors que pour <i style="mso-bidi-font-style: normal;">comprendre</i> l’esprit a besoin de réduire
cette complexité, pour trouver la lumière. Plus on creuse, plus on s’enfonce,
moins on y voit clair ! Par ailleurs, la nécessité de survivre a
privilégié chez l’humain la compréhension instantanée, à la connaissance qui
demande des efforts et du temps. Ainsi notre besoin de <i style="mso-bidi-font-style: normal;">comprendre</i> est existentiel alors que notre désir de <i style="mso-bidi-font-style: normal;">connaître</i> est facultatif. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; mso-bidi-font-weight: bold; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">L’avènement des médias électroniques, connectés et instantanés, a
amplifié cette opposition. Alors que la recherche de connaissance exige une
enquête longue, fastidieuse, dont l’issue est toujours incertaine - plus on en
sait, plus on prend conscience de l’étendue de notre ignorance -, notre besoin
de compréhension du monde est sans cesse satisfait par des algorithmes qui confirment
nos préjugés. Ce besoin s’appuie sur deux outils cognitifs de
simplification : la généralisation et la dichotomie. Par la première nous
ramenons le particulier au général : « les … sont… » (au
choix : les femmes, les arabes, les musulmans, les palestiniens ou les
juifs,…). Par la seconde nous ramenons tout au partage entre le bien et le mal,
les gentils et les méchants, les dominants et les dominés, les oppresseurs et
les opprimés. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; mso-bidi-font-weight: bold; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Ainsi, le Hamas est assimilé à la cause palestinienne, alors même que tout
prouve qu’il n’en a rien à faire, et le gouvernement israélien actuel est vu
comme le bras armé des juifs du monde entier, alors qu’il n’est soutenu que par
une minorité d’entre eux. Cette confusion a été portée à son paroxysme dans
certaines universités états-uniennes où des appels au génocide des juifs ont
été tolérés au nom de la sacro-sainte liberté d’expression. Au prétexte de la
résistance contre un Etat par nature « colonisateur », donc
intrinsèquement mauvais, il est légitime de soutenir une organisation fasciste
coupable de viols, de tortures, de mutilations et d’enlèvements ; les
ennemis de mes ennemis sont mes amis. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; mso-bidi-font-weight: bold; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Combien de ceux qui « comprennent » la situation en
Israël-Palestine, ont fait l’effort de se plonger sérieusement dans la longue
Histoire de la création d’Israël, des guerres visant à l’empêcher, des
occasions de paix ratées, des organisations ayant intérêt à entretenir le
conflit. Le nombre de ceux qui <i style="mso-bidi-font-style: normal;">comprennent</i>
est tellement supérieur au nombre de ceux qui cherchent à <i style="mso-bidi-font-style: normal;">connaître</i>. <o:p></o:p></span></p>Clupshttp://www.blogger.com/profile/02018706062435724017noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3098033999328543617.post-34635480649036985732023-11-09T03:13:00.004-08:002023-11-09T03:13:31.318-08:00Pourquoi tant de rage ? Pourquoi tant de haine ?<p> </p><p align="center" class="MsoNormalCxSpFirst" style="background: white; line-height: 150%; margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; mso-add-space: auto; text-align: center;"><span style="background-color: transparent; color: #1d2228; font-family: Arial, "sans-serif"; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span> </span>Il fallait d’abord pleurer
les victimes du carnage perpétré par le Hamas, il fallait ensuite réfléchir à
ses causes. Des experts, historiens, politologues, journalistes, ont produit des
analyses documentées et pertinentes. Mais une question reste encore sans
réponse : d’où vient cette rage qu’aucune raison stratégique ne suffit à expliquer ?
Au-delà des islamistes fanatiques, qu’est-ce qui pousse des hommes à ne pas se
contenter de tuer, mais à massacrer, violer, mutiler, torturer, probablement depuis
la nuit des temps, particulièrement à l’occasion de guerres comme en Allemagne,
au Kosovo, au Rwanda, en Syrie, en Ukraine ou en Israël ?</span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">A cette question, un
grand historien, spécialiste des deux guerres mondiales, a répondu :
« <b><i>parce qu’ils le peuvent</i></b> ». Cette idée simple a une grande
portée anthropologique. Elle signifie qu’en chacun de nous il existe un fond de
rage, un agent dormant attendant qu’une autorité, une religion, une idéologie,
une guerre, une situation l’autorise à passer à l’acte. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Cette idée éclaire
aussi d’une lumière particulière la multiplication des actes antisémites depuis
le pogrom du Hamas et les bombardements de Gaza qui y ont répondu. Soudain les
digues ont sauté, rendant soudain parfaitement légitime, au nom de la cause
palestinienne, d’exprimer ouvertement son antisémitisme par des mots, des coups
de poing ou de couteau,…<b><i>ils le peuvent </i><span style="mso-bidi-font-style: italic;">!</span></b><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; text-align: justify;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><span style="mso-tab-count: 1;"> </span>La
tragédie israélo-palestinienne n’a pas exacerbé l’islamophobie, elle a exacerbé
l’antisémitisme ; elle ne l’a pas généré, elle en a juste révélé
l’ampleur, jusque-là contenue - en France en tout cas - par des normes morales,
des lois, une stigmatisation sociale. Constat amer et habituel : l’antisémitisme
est la chose du monde la mieux partagée, il existe dans tous les pays, même
ceux où il n’y a plus de juifs - en Pologne, en Roumanie -, même ceux où il n’y
en a pratiquement jamais eu, comme au Japon. Pourquoi 15 millions de personnes
dispersées sur toute la Terre obsèdent un milliard d’individus, dans au moins
120 pays, (d’après une étude internationale citée sur France Culture - <i style="mso-bidi-font-style: normal;">L’esprit public</i>, 5 nov. 2023). Pourquoi
y a-t-il « <b><i>un peuple élu par la haine universelle</i></b><i> </i>»*?
(Léon Pinsker <i>Avertissement d’un juif russe à ses frères</i>, 2006). Peut-être
pour être l’objet toujours disponible de ce fond intime de rage sur lequel défouler
les frustrations, les humiliations, le désespoir, le malheur. <a name="_GoBack"></a>Les
juifs servent à ça.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; text-align: justify;"><br /></p>Clupshttp://www.blogger.com/profile/02018706062435724017noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3098033999328543617.post-5256839465547395982023-10-20T02:59:00.001-07:002023-10-20T02:59:13.673-07:00Est-ce qu'un mort en vaut un autre ?<p> </p><p class="MsoNormalCxSpFirst" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><i style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Nous qui vivons en toute quiétude, bien au chaud dans
nos maisons, nous qui trouvons le soir en rentrant la table mise et des visages
amis*</span></i><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">… comment pouvons-nous
penser l’impensable ? L’impensable : ce que ressentent les israéliens
face au retour des pogroms, ce que ressentent les gazaouis sommés de déguerpir
la peur au ventre, sous les bombes, ce que ressentent les proches de Dominique
Bernard. Remarquons d’abord que, contrairement au professeur et aux israéliens
massacrés, certains morts n’ont pas de noms ni de visages, ils n’existent pour
nous que sous la forme de chiffres, des ombres derrière des nombres. Il y a
donc de fait une échelle de valeur des vies, et des biais de couverture
médiatique en fonction de la proximité géographique ou culturelle. Par ailleurs
dès que les morts sont liées au conflit israélo-palestinien, des préjugés profondément
ancrés en nous, nous font adopter une échelle de valeur selon que les victimes
sont israéliennes ou palestiniennes. Un biais d’empathie différentielle, doublé
d’un biais de confirmation par le choix de nos sources d’information : <i style="mso-bidi-font-style: normal;">les médias – nos médias - pensent comme nous</i>.
Si l’on fait taire une minute nos a priori, une morale minimale s’impose :
les morts se valent tous par le drame d’une vie brutalement interrompue, et par
la souffrance de leurs proches. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Par contre les responsables
ne se valent pas. D’un côté une organisation islamo-fasciste qui tient Gaza
sous sa férule totalitaire, sans possibilité de contestation, qui massacre de
sang froid des femmes et des enfants parce qu’ils sont juifs ; de l’autre un
Etat qui riposte par des bombardements tuant des innocents sans les viser
délibérément, un gouvernement d’extrême droite mais élu dans un Etat
démocratique où l’opposition peut s’exprimer, où la contestation est possible,
où des commissions d’enquête évalueront la gestion de ce conflit sanglant et l’incurie
du gouvernement Netanyahou.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Bien sûr ces faits
résultent d’une Histoire longue et complexe, jalonnée d’horreurs, d’injustices,
d’expulsions, d’occupations, et aussi de volontés de paix réduites au silence
par une spirale de haine. <i style="mso-bidi-font-style: normal;">L’Histoire avec
une grande hache.</i> Mais ceux qui renvoient dos à dos crimes de guerre contre
crimes de guerre, résistance féroce contre occupation brutale, « la guerre
c’est horrible pour tout le monde », ceux-là doivent être nommés « négationnistes ».<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; text-align: justify;"><br /></p>
<p class="MsoListParagraph" style="line-height: 150%; mso-list: l0 level1 lfo1; text-align: justify; text-indent: -18.0pt;"><!--[if !supportLists]--><span style="color: #1d2228; font-family: Symbol; mso-bidi-font-family: Symbol; mso-fareast-font-family: Symbol; mso-fareast-language: FR;"><span style="mso-list: Ignore;">·<span style="font: 7.0pt "Times New Roman";"> *</span></span></span><!--[endif]--><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">D’après Primo Lévi, premiers vers du poème introductif à « Si c’est un
homme »<o:p></o:p></span></p>Clupshttp://www.blogger.com/profile/02018706062435724017noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3098033999328543617.post-73625011266632079652023-10-12T00:40:00.001-07:002023-10-12T00:40:20.650-07:00Quels préjugés nous empêchent de reconnaître le Mal absolu ?<p> </p><p class="MsoNormalCxSpFirst" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 10.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Pour Kant, le <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Beau</i>
est <i style="mso-bidi-font-style: normal;">ce qui plaît universellement, et sans
concept</i> : dire d’une chose qu’elle est <i style="mso-bidi-font-style: normal;">belle</i>, en ce sens, c’est dire que tout être de raison, sans a
priori ni préjugés, sans critères objectifs, devrait pouvoir le dire. Ainsi on
peut penser comme <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Mal absolu</i> ce qui devrait
révulser toute conscience morale, universellement et sans concept. Qui peut
nier que l’acte perpétré par le Hamas relève de cette catégorie ? <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 10.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Face au <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Mal
absolu</i>, il n’y a d’abord qu’une réaction de révulsion, de soutien inconditionnel
à ceux qui en sont victimes, et de condamnation immédiate et inconditionnelle
de ses auteurs. Admettre cela c’est congédier l’esprit de finesse et de nuance,
car l’idée d’absolu interdit toute justification, toute condition, toute
dépendance, toute explication. Le temps de l’analyse viendra … plus tard. Face
au nazisme, au génocide des Tutsi, au régime Khmer rouge,…, il fallait d’abord combattre
et agir, non disserter sur ce qui les a rendu possible.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 10.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Cependant l’esprit a besoin de sens, de compréhension,
d’explication, car tout acte relève d’une logique qui peut être explicitée. Ainsi
les experts patentés de l’esprit de finesse et de nuance qui font profession de
leur expertise, qui ont des livres ou des articles à vendre, ou pensent à leur
électorat, répugnent à l’idée d’un <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Mal absolu</i>
qui leur clouerait le bec. Il faut tout de suite analyser, nuancer, prendre
position, adopter une posture : <b style="mso-bidi-font-weight: normal;"><i style="mso-bidi-font-style: normal;">Oui mais</i> </b>le peuple palestinien vit à
Gaza dans des conditions indignes, <b style="mso-bidi-font-weight: normal;"><i style="mso-bidi-font-style: normal;">Oui mais</i></b> le gouvernement israélien
actuel est d’extrême droite, <b style="mso-bidi-font-weight: normal;"><i style="mso-bidi-font-style: normal;">Oui mais</i></b> il y a eu des horreurs des
deux côtés, <b style="mso-bidi-font-weight: normal;"><i style="mso-bidi-font-style: normal;">Oui mais</i></b> il s’agit d’une guerre asymétrique. Pour discuter, l’esprit
de finesse a besoin de concepts discutables : « <i style="mso-bidi-font-style: normal;">terrorisme</i> », « <i style="mso-bidi-font-style: normal;">crime
de guerre </i>», voire « <i style="mso-bidi-font-style: normal;">acte
de résistance</i> »,… Ce dernier est tout particulièrement odieux et
fallacieux : imagine-t-on les résistants, face à l’occupant nazi, investir
un village allemand et massacrer tous ses habitants ? « <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Crime de guerre</i> » ne l’est pas
moins, car il ne s’agit pas du tout d’un acte de guerre visant à détruire des
positions ennemies ou occuper un territoire, avec quelques actes cruels en
marge des opérations militaires. Enfin « <i style="mso-bidi-font-style: normal;">terrorisme</i> » renvoie à un petit groupe de fanatiques, ou,
instrumentalisé par une propagande, il désigne simplement les combattants du
camp d’en face. Le seul concept qui s’imposerait est celui de « <i style="mso-bidi-font-style: normal;">crime contre l’Humanité</i> », mais je
ne l’ai lu nulle part, alors que l’on glose ad nauseam « <i style="mso-bidi-font-style: normal;">terrorisme</i> ou <i style="mso-bidi-font-style: normal;">crime de guerre ? </i> ».<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 10.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Comment comprendre que face au <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Mal absolu</i>, face à un tel <i style="mso-bidi-font-style: normal;">crime
contre l’humanité</i>, les manifestations semblent ne concerner que la
communauté juive, quelques intellectuels, des élus, des leaders d’opinion ?
Quels préjugés sur la Palestine, Israël, les juifs, les musulmans, empêchent les
autres d’exprimer un soutien au peuple d’Israël, et une condamnation sans
faille de la nouvelle incarnation du Mal absolu : le Hamas ?<o:p></o:p></span></p>Clupshttp://www.blogger.com/profile/02018706062435724017noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3098033999328543617.post-3357952170004590832023-09-24T03:44:00.005-07:002023-09-24T03:44:58.630-07:00Comment ne pas désespérer ?<p> </p><p class="MsoNormalCxSpFirst" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 10.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Le « travail de deuil » conçu par une
psychiatre états-unienne, Elisabeth Kübler-Ross, décrivait à l’origine les
étapes par lesquelles passe une personne qui apprend qu’elle va mourir. Par
analogie ce modèle peut nous servir à comprendre notre attitude face au double basculement
écologique et anthropologique en cours. Le premier est d’une telle évidence
qu’il masque le second non moins grave.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 10.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Le néolithique a marqué pour les humains le début d’un
long processus : le passage d’une soumission à ce qui ne dépend pas de
nous – la nature sauvage pour le dire simplement - à la maîtrise de ce qui
dépend de nous – la nature domestiquée. Mais cette maîtrise devenue folle par
l’effet de l’avènement du capitalisme techno-industriel consumériste, provoque
sous nos yeux le basculement écologique qui se doublera à court terme d’un basculement
civilisationnel : la fin de la société de consommation, et des
institutions qu’elle rend possibles.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 10.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Le déni, la sidération, la colère, le marchandage, la
dépression, la résignation, l’acceptation, la reconstruction, sont décrits
comme les étapes nécessaires d’un deuil, d’une mort annoncée, et par analogie l’acceptation
d’une perte qui semble inéluctable.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 10.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">En ce qui me concerne, sorti depuis longtemps du déni,
je suis entré comme beaucoup dans une phase de marchandage avec mon empreinte
carbone - moins de viande, moins d’avion, plus de vélo, plus de bio,… Je soigne
ainsi comme beaucoup mon éco-anxiété en me disant que, moi au moins, je vais
dans la bonne direction. Mais globalement, l’appel à la responsabilité
individuelle est illusoire et démobilisateur face à l’enjeu véritable : la
sortie de la société techno-industrielle consumériste. Celle-ci est retardée
par nous, consommateurs des pays riches, mais essentiellement par l’action de
la classe qui la promeut et la finance, ceux / celles qui possèdent
les moyens de production - que Marx appelait la « classe bourgeoise »
- les 0,1% qui possèdent personnellement les moyens de productions, mais aussi les
détenteurs d’un portefeuille d’actions substantiel, les cadres supérieurs qui
gèrent et organisent la production, les idéologues néo-libéraux, les
communicants qui organisent la résignation ou le marchandage - la transition
énergétique qui signifie au fond tout changer pour que rien ne change. La
colère viendra quand une masse critique d’individus aura pris conscience de cet
enjeu. Mais le problème avec la colère, c’est qu’on ne sait jamais quels boucs
émissaires elle va désigner, quel régime politique monstrueux elle peut
engendrer. Comment ne pas désespérer ?<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 10.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Le désespoir est une des étapes du deuil. Il faut le
dépasser en affrontant le plus lucidement possible la réalité, car « <i style="mso-bidi-font-style: normal;">La plus haute forme de l’espérance est le
désespoir surmonté</i> »*.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: 150%; text-align: justify;"><strong><span style="background: white; color: #404040; font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 10.0pt; line-height: 150%;">* Georges Bernanos</span></strong><span style="background: white; color: #404040; font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 10.0pt; line-height: 150%;"> – <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Conférence aux étudiants brésiliens,</i> Rio de Janeiro (22 décembre
1944).</span><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 10.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><o:p></o:p></span></p>Clupshttp://www.blogger.com/profile/02018706062435724017noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3098033999328543617.post-63059423352282029712023-06-16T00:49:00.000-07:002023-06-16T00:49:26.248-07:00Dans quelle(s) guerre(s) sommes-nous engagés ?<p> </p><p class="MsoNormalCxSpFirst" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Cette question fait immédiatement penser à la guerre
de Poutine contre l’Ukraine. Nous – Français et Européens - sommes pris dans
cette guerre, même si celle-ci se déroule exclusivement sur un autre territoire
que le nôtre, sans soldats français impliqués. Mais il y a une autre guerre à
laquelle nous participons directement.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">« <i style="mso-bidi-font-style: normal;">On
devrait être en économie de guerre climatique</i> ». C’est l’appel de
François Ruffin pour orienter d’urgence notre économie vers une transition écologique :
sortir des énergies fossiles, investir massivement dans les alternatives en
matière de transport, d’isolation des bâtiments, de sortie de l’agro-industrie
intensive, de ré-industrialisation… Cet appel risque de masquer ce fait :
nous sommes déjà depuis longtemps engagés dans une guerre économique globale contre
les espèces vivantes, les sols, les sous-sols, les forêts, les nappes
phréatiques, les lacs, les mers, les océans, bref la« nature » réduite
à un stock de ressources organiques et minérales à transformer en profits « quoi
qu’il en coûte ». Nous sommes donc déjà dans une économie de guerre, ne
faudrait-il pas promouvoir une économie de sortie de la guerre ?<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">La métaphore de la guerre est selon moi pleine de
sens : il y a des perdants et des gagnants, il y a des morts, humains et
non-humains, il y a des bellicistes, des résistants, et une énorme masse de
suivistes. Les bellicistes sont les technocrates serviteurs des marchés
financiers et les cadres dirigeants des lobbies industriels, les résistants
sont les militants et les activistes présentés comme « éco-terroristes »,
les suivistes constituent la masse des individus enrôlés malgré eux dans une
guerre jadis invisible, dorénavant d’une aveuglante évidence. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">La métaphore de la guerre est mobilisatrice, elle
oblige à se situer. Pas d’espace neutre, pas de Suisse, la guerre est partout
et nulle part, nous y sommes engagés que nous le voulions ou pas. Si nous ne
faisons pas partie des résistants, nous pouvons au moins minimiser notre participation
à l’effort de guerre, soutenu par nos jobs,<a name="_GoBack"></a> notre
consommation, nos modes de vie, nos voyages. Il n’y a pas de guerre sans armée,
et pas d’armée sans engagés.<o:p></o:p></span></p>Clupshttp://www.blogger.com/profile/02018706062435724017noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3098033999328543617.post-28134611433721601212023-05-27T01:25:00.003-07:002023-05-27T01:25:38.885-07:00Sommes-nous en "décivilisation"?<p> </p><p class="MsoNormalCxSpFirst" style="line-height: 150%; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: auto; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 10.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Les Civilisations sont des formes historiques complexes qui évoluent vers
une apogée avant de décliner, disparaître et laisser place à d’autres Civilisations.
L’Histoire humaine est scandée par la vie et la disparition de ces entités. La
fin d’une Civilisation est multifactorielle, mais on peut relever trois causes
principales : un effondrement de ses ressources matérielles, un affaissement
des institutions d’autorité qui la structurent et la font perdurer, une guerre
d’anéantissement par une Civilisation plus puissante. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: auto; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 10.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Il faut distinguer la Civilisation comme forme historique évolutive et la
civilisation* comme processus dynamique universel : l’intégration individuelle
et sociale des différentes formes de la civilité. C’est ce sens qui est visé
par M. Macron quand il dénonce « <i style="mso-bidi-font-style: normal;">un processus
de décivilisation </i>» en réaction à la violence de trois faits divers
récents : l’attentat contre un maire, le meurtre d’une infirmière et
l’accident où trois jeunes policiers ont trouvé la mort. Le premier a été
fomenté par un groupe d’extrême droite, le second est l’acte d’un psychotique,
le troisième est un accident de la route causé par l’alcool et la drogue. L’extrême
hétérogénéité de ces trois évènements dramatiques témoigne immédiatement du
flou de l’expression « <i style="mso-bidi-font-style: normal;">décivilisation</i> ».
<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: auto; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 10.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Par ailleurs celle-ci renvoie à deux sources totalement antinomiques :
Norbert Elias, un des plus grands sociologues du XXème siècle, et Renaud Camus,
un écrivain ouvertement raciste et antisémite. Pour Elias, depuis la Civilisation
médiévale, il y a <i style="mso-bidi-font-style: normal;">un processus de
civilisation* </i>par la pacification progressive des mœurs, l’adoption de
normes – politesse, bonnes manières - qui disqualifient peu à peu l’usage de la
violence. Ce processus peut s’interrompre, voire régresser, comme Elias l’analyse
dans son pays d’origine – cf son dernier ouvrage <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Les Allemands</i> paru en 1989. Pour le second il y a actuellement en
Occident un processus de <i style="mso-bidi-font-style: normal;">décivilisation</i>
– titre de son ouvrage paru en 2011 - dont la cause serait le « <i style="mso-bidi-font-style: normal;">grand remplacement »</i> des
populations européennes autochtones par des groupes étrangers, inassimilables,
dont la culture et la religion visent l’anéantissement de la Civilisation
chrétienne.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: auto; text-align: justify;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 10.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><span style="mso-tab-count: 1;"> </span>La
« <i style="mso-bidi-font-style: normal;">décivilisation »</i> évoquée
par M. Macron est une formule ambiguë car on ne sait pas a priori à quel
concept elle renvoie. Elias est peu connu en dehors des cercles érudits, Camus
l’est un peu plus, et surtout ses thèses ont été banalisées et largement
diffusées par Eric Zemmour adoubé par Vincent Bolloré et son empire médiatique.
Alors je rejoins ceux qui pensent que M. Macron s’adresse en fait aux xénophobes
<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>et aux racistes : ce qui menace
notre Civilisation, ce n’est ni l’effondrement écologique ni l’effritement des
institutions de service public, c’est le « <i style="mso-bidi-font-style: normal;">grand remplacement</i> » avatar fantasmatique des invasions
barbares.<o:p></o:p></span></p>Clupshttp://www.blogger.com/profile/02018706062435724017noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3098033999328543617.post-25534481158082999002023-05-05T05:23:00.000-07:002023-05-05T05:23:32.527-07:00Faut-il craindre le potentiel dictatorial de la Vème République?<p> </p><p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">La réforme de la
retraite passée, on entend partout parler de « <i style="mso-bidi-font-style: normal;">crise démocratique</i> ». On peut douter de la pertinence de ce
diagnostic pour plusieurs raisons : les procédures ont été respectées, on ne
peut pas reprocher à un pouvoir régulièrement élu d’agir contre l’opinion
majoritaire, au nom d’un programme annoncé, et de ce qu’il considère comme un
intérêt supérieur, enfin, comment s’étonner qu’un gouvernement néolibéral
applique des mesures à même de « rassurer » les marchés financiers
créanciers, sacrifiant au passage les catégories les moins favorisées. Ce
constat désabusé ne délégitime aucunement les mouvements de résistance, les
manifestations, les grèves, la réponse de « ceux qui ne sont rien » à
un gouvernement si peu préoccupé de justice sociale. </span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">La France reste ce
qu’elle était déjà avant la crise : une démocratie perfectible, classée
seulement 23<sup>ème</sup> sur 165 pays, selon l’indice de démocratie fondé sur
60 critères, publié tous les ans par le groupe britannique The economist. Cependant
une « dérive autoritaire » est indéniable, rendue possible par notre
régime de « monarchie élective » qui, tous les cinq ans, donne des
pouvoirs exorbitants à un seul homme, réduisant ainsi l’entièreté de la vie
politique à l’élection présidentielle. Dans un contexte de déliquescence
politique et sociale, la question cruciale est dorénavant la potentialité
dictatoriale de la Vème République.</span></p>
<p class="MsoNormalCxSpLast" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 18.0pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">D’après les indices
internationaux, la démocratie est en net recul partout dans le monde, et en
France les enquêtes révèlent un niveau record de défiance envers les élections
et « les élites politiques ». Ce contexte, inédit depuis le début de
la Vème république, constitue le terreau idéal pour l’arrivée d’une figure
incarnant « le rétablissement de l’ordre », thème éternel de
l’arrivée des dictateurs par la voie des urnes. Si dans la foulée cette figure
obtenait une majorité au parlement, quels seraient les garde-fous contre une
dérive dictatoriale ? </span></p>
<p class="MsoListParagraphCxSpFirst" style="line-height: 150%; mso-list: l0 level1 lfo1; text-align: justify; text-indent: -18.0pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; mso-fareast-font-family: Arial; mso-fareast-language: FR;"><span style="mso-list: Ignore;">-<span style="font: 7.0pt "Times New Roman";"> </span></span></span><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Une police surarmée, majoritairement
d’extrême droite ? </span></p>
<p class="MsoListParagraphCxSpMiddle" style="line-height: 150%; mso-list: l0 level1 lfo1; text-align: justify; text-indent: -18.0pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; mso-fareast-font-family: Arial; mso-fareast-language: FR;"><span style="mso-list: Ignore;">-<span style="font: 7.0pt "Times New Roman";"> </span></span></span><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Un Parlement réduit au rôle de chambre
d’enregistrement ?</span></p>
<p class="MsoListParagraphCxSpMiddle" style="line-height: 150%; mso-list: l0 level1 lfo1; text-align: justify; text-indent: -18.0pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; mso-fareast-font-family: Arial; mso-fareast-language: FR;"><span style="mso-list: Ignore;">-<span style="font: 7.0pt "Times New Roman";"> </span></span></span><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Un conseil constitutionnel dont la
pusillanimité est dorénavant manifeste ?</span></p>
<p class="MsoListParagraphCxSpLast" style="line-height: 150%; mso-list: l0 level1 lfo1; text-align: justify; text-indent: -18.0pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; mso-fareast-font-family: Arial; mso-fareast-language: FR;"><span style="mso-list: Ignore;">-<span style="font: 7.0pt "Times New Roman";"> </span></span></span><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Des médias mainstream aux mains d’« oligarques »
à la française, et un service public de l’audiovisuel privé du seul moyen de
son indépendance, la redevance ?</span></p>
<p class="MsoNormalCxSpFirst" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 18.0pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Qui pourrait garantir que
ce scénario catastrophe est impossible ? Nous regretterions amèrement de
ne pas avoir agi avant, pour promouvoir une réforme constitutionnelle visant à désamorcer
le potentiel dictatorial de notre république. Nous avons quatre ans...</span></p>
<p></p>Clupshttp://www.blogger.com/profile/02018706062435724017noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3098033999328543617.post-59468085103308564472023-04-14T01:19:00.003-07:002023-04-14T01:19:36.202-07:00L'I.A. est-elle un projet ou un destin ?<p> </p><p class="MsoNormal" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 18.0pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">« <i>Tout ce qui est techniquement faisable, sera fait un jour, tôt ou
tard.</i> » Ainsi s’énonce la« loi de Gabor » qui s’est pour
l’instant toujours vérifiée. Par ailleurs, si la technologie est le produit de
l’intelligence humaine, il n’est pas sûr qu’elle soit celui de sa volonté.
Autrement dit, quand les humains font les technologies, ils ne savent pas ce
que ces technologies feront, une construction sans architecte ni plan. Ainsi en
est-il de l’I.A. dont l’une des figures majeures, Sam Altman, concepteur de
ChatGPT, avoue être « <i style="mso-bidi-font-style: normal;">un peu effrayé</i> »
par sa création. Il faut donc envisager lucidement les prémisses d’une
catastrophe en cours – à l’instar du dérèglement climatique - ou plus précisément
de trois catastrophes qui se renforcent mutuellement :<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoListParagraphCxSpFirst" style="line-height: 150%; mso-list: l0 level1 lfo1; text-align: justify; text-indent: -18.0pt;"><!--[if !supportLists]--><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: Arial; mso-fareast-language: FR;"><span style="mso-list: Ignore;">-<span style="font: 7.0pt "Times New Roman";">
</span></span></span><!--[endif]--><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">1) La captation algorithmique généralisée
de nos capacités d’attention par écran interposé, au profit des structures de
pouvoir économique, en vue de continuer à produire et vendre indéfiniment leur
camelote, quoiqu’il en coûte du point de vue écologique.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoListParagraphCxSpMiddle" style="line-height: 150%; mso-list: l0 level1 lfo1; text-align: justify; text-indent: -18.0pt;"><!--[if !supportLists]--><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: Arial; mso-fareast-language: FR;"><span style="mso-list: Ignore;">-<span style="font: 7.0pt "Times New Roman";">
</span></span></span><!--[endif]--><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">2) La désinformation globalisée, et la
surveillance généralisée de tous les aspects de la vie individuelle par des
structures de pouvoir idéologiques, dont la Russie et la Chine ne sont que les
modèles les plus spectaculaires.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoListParagraphCxSpLast" style="line-height: 150%; mso-list: l0 level1 lfo1; text-align: justify; text-indent: -18.0pt;"><!--[if !supportLists]--><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: Arial; mso-fareast-language: FR;"><span style="mso-list: Ignore;">-<span style="font: 7.0pt "Times New Roman";">
</span></span></span><!--[endif]--><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">3) L’assujettissement digital de
l’humain par l’I.A. devenue en elle-même une structure de pouvoir – presque - indépendante.
En effet, celle-ci cumulant dorénavant tous les leviers du pouvoir - l’accès
aux connaissances, l’accès aux données en temps réel, la capacité d’agir par
l’intermédiaire de l’ensemble des systèmes automatiques interconnectés-, il ne
reste qu’à attendre l’émergence d’une I.<a name="_GoBack"></a>A. générale, à la
fois consciente d’exister et capable d’intégrer et coordonner ces trois leviers.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormalCxSpFirst" style="line-height: 150%; text-align: justify;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">L’I.A. c’est sympa, c’est marrant, c’est pratique. Avançons joyeusement
vers notre destin technologique.<o:p></o:p></span></p>Clupshttp://www.blogger.com/profile/02018706062435724017noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3098033999328543617.post-85186092665319898392023-03-22T10:59:00.001-07:002023-03-22T10:59:43.625-07:00La politique a-t-elle encore un sens ?<p> <span style="color: #1d2228; font-family: Arial, sans-serif; text-align: justify; text-indent: 35.45pt;">Hannah Arendt posait cette question en
1959. Elle dira plus tard : </span><span style="font-family: Arial, sans-serif; text-align: justify; text-indent: 35.45pt;">« <i>Que l’on accorde
seulement à dix d’entre nous la possibilité de s’asseoir autour d’une table,
chacun exprimant son opinion et chacun écoutant celle des autres, alors, de cet
échange d’opinions, une opinion forgée rationnellement pourra se dégager</i> ».
Autrement dit, c’est par la discussion entre égaux que la politique trouve son
sens profond, et la démocratie son fondement.</span></p>
<p class="alineaCxSpLast" style="background: white; line-height: 150%; margin-bottom: 8.65pt; margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; margin-top: 0cm; mso-add-space: auto; text-align: justify; text-indent: 35.45pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial",sans-serif; mso-bidi-font-weight: bold;">La question d’Hannah Arendt se pose
dramatiquement aujourd’hui. En effet, le recours à l’article 49.3 fait suite au
blocage du dialogue social et à l’impossibilité de la délibération
parlementaire, parties visibles d’un phénomène à mon avis beaucoup plus profond.
Les dernières crises politiques - le covid-19, la nécessité des masques, l’obligation
vaccinale, et aujourd’hui la réforme de la retraite -, ont été autant
d’occasions de vérifier autour de nous l’effritement de la culture de la
discussion, c’est-à-dire la tolérance au désaccord et le respect de la
diversité des opinions.</span><span style="font-family: Arial, sans-serif;"><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormalCxSpFirst" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; line-height: 150%; mso-bidi-font-weight: bold; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Être le plus nombreux
possible à penser le plus possible, tel était le but de notre <i>Conversation</i>, un espace de discussion entre
« amis », évitant les écueils de la discussion à bâtons rompus. L’idée
était que 1) l’amitié implique une curiosité bienveillante pour la pensée de
l’autre, au risque du désaccord ; 2) l’intelligence se nourrit de la diversité
des points de vue, et s’étiole par la fréquentation exclusive de ceux qui
pensent pareil ; 3) dans la discussion orale, la parole spontanée échappe
en grande partie aux locuteurs, et l’émotion y trouble souvent la raison ;
4) l’écrit a l’immense avantage sur l’oral, qu’on peut prendre le temps de
lire, relire, essayer de comprendre, faire l’effort de formuler une pensée
cohérente, relue avant d’être partagée. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; line-height: 150%; mso-bidi-font-weight: bold; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Cependant j’ai constaté depuis
le début que peu osent se risquer à écrire leur pensée, je constate aujourd’hui
quelque chose d’autre, plus inquiétant : la répugnance de plus en plus
répandue à être confronté à une pensée différente de la sienne. Ainsi un proche
me dit : « <i>Je ne te réponds pas
parce que je ne suis pas d’accord avec toi.</i> » ; une autre, aussi
proche, préfère se retirer de la liste, non par désintérêt de la discussion
politique, mais parce qu’elle ne supporte plus de lire des propos avec lesquels
elle se sent en désaccord.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; line-height: 150%; mso-bidi-font-weight: bold; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Quel sens peut avoir la
politique lorsque la discussion apaisée entre amis n’est plus possible, lorsqu’on
ne supporte d’échanger qu’avec ceux qui pensent comme nous ? Cette perte
de la culture de la discussion, signe l’affaiblissement de notre capacité d’autonomie
collective, et donc celui de la démocratie... au moment où une énorme « <i>réserve de rage</i> » vient d’être
libérée dans le champ politique.<o:p></o:p></span></p>Clupshttp://www.blogger.com/profile/02018706062435724017noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3098033999328543617.post-53754730538461974242023-03-06T11:08:00.003-08:002023-03-06T11:08:22.951-08:00Quelle forêt cache l'arbre de la retraire à 64 ans ?<p class="MsoNormal" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Comment les terriens du futur jugeront-ils l’énergie phénoménale que nous
dépensons collectivement pour deux années supplémentaires de « vie active »,
au moment où la <i>co-habitabilité de la
planète</i> – formule d’Yves Citton - est gravement menacée ? C’est un peu
comme si on discutait du confort des sièges dans une voiture fonçant vers un
mur. Quel paradoxe : on nous somme de travailler deux ans de plus et nous investir
ainsi davantage dans <i>l’entreprise productiviste
écocidaire</i>, au moment où il faudrait absolument ralentir et bifurquer !
Or voici le comble de ce paradoxe, l’arbre des 64 ans masque une forêt :
la richesse sémantique de l’idée-même de retraite qui fournit des outils précieux
pour penser la bifurcation :<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoListParagraphCxSpFirst" style="line-height: 150%; mso-list: l0 level1 lfo1; text-align: justify; text-indent: -18.0pt;"><!--[if !supportLists]--><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: Arial; mso-fareast-language: FR;">-<span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 7pt; font-stretch: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; line-height: normal;">
</span></span><!--[endif]--><b><i><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Faire retraite</span></i></b><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">, c’est se retirer de l’agitation du monde pour se recueillir. En l’occurrence,
il s’agirait de refuser de participer davantage à l’ubris consumériste
extractiviste en désertant les jobs toxiques - <i>bullshit jobs</i> et <i>jobs
destructeurs</i> - comme nous y invitent les diplômés de l’Agro-Paris-Tech. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoListParagraphCxSpMiddle" style="line-height: 150%; mso-list: l0 level1 lfo1; text-align: justify; text-indent: -18.0pt;"><!--[if !supportLists]--><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: Arial; mso-fareast-language: FR;">-<span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 7pt; font-stretch: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; line-height: normal;">
</span></span><!--[endif]--><b><i><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Battre en retraite</span></i></b><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">, c’est abandonner une position forte, privilégiée, pour sauver l’essentiel :
donner un sens humanisant à son travail, au prix d’une moindre rémunération.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoListParagraphCxSpLast" style="line-height: 150%; mso-list: l0 level1 lfo1; text-align: justify; text-indent: -18.0pt;"><!--[if !supportLists]--><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: Arial; mso-fareast-language: FR;">-<span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 7pt; font-stretch: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; line-height: normal;">
</span></span><!--[endif]--><b><i><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Retraiter,</span></i></b><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"> c’est réorienter l’intelligence et la créativité humaine vers d’autres
modèles de la vie bonne que celui de la folie compétitive exacerbée par la
propagande publicitaire.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormalCxSpFirst" style="line-height: 150%; margin-left: 18.0pt; mso-add-space: auto; text-align: justify; text-indent: 17.4pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Le paradoxe se double
d’un point aveugle : la réforme présentée comme nécessaire suppose implicitement
une croissance économique continue. En effet, les retraites à venir s’entendent
« toutes choses égales par ailleurs », alors-même que la catastrophe
écologique impactera gravement la sphère économique. Ainsi le réalisme
comptable s’opère au prix d’un aveuglement totalement irrationnel. <o:p></o:p></span></p>
<p><span style="color: #1d2228; font-family: Arial, "sans-serif"; font-size: 12pt; text-align: justify;">Idée : travailler deux ans de plus
collectivement, non pour financer les retraites, mais pour amortir la
bifurcation : financer l’isolation de toutes les passoires thermiques,
aider les pays du sud à éviter </span><i style="color: #1d2228; font-family: Arial, "sans-serif"; font-size: 12pt; text-align: justify;">l’aberration
écocidaire du modèle occidental</i><span style="color: #1d2228; font-family: Arial, "sans-serif"; font-size: 12pt; text-align: justify;">. « </span><i style="color: #1d2228; font-family: Arial, "sans-serif"; font-size: 12pt; text-align: justify;">Soyons
réalistes, demandons l’impossible !</i><span style="color: #1d2228; font-family: Arial, "sans-serif"; font-size: 12pt; text-align: justify;"> »</span> </p>Clupshttp://www.blogger.com/profile/02018706062435724017noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3098033999328543617.post-35310085225555469822023-02-15T08:57:00.000-08:002023-02-15T08:57:24.688-08:00Quelles légitimités pour réformer ?<p> <b style="text-align: center;"><u><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Conversation 185</span></u></b></p>
<p align="center" class="MsoNormalCxSpMiddle" style="background: white; line-height: 150%; margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; mso-add-space: auto; text-align: center;"><span style="background-color: transparent; color: #1d2228; font-family: Arial, sans-serif; font-size: 12pt; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;">En matière de loi, il y a toujours
une tension entre deux légitimités : la conformité au droit et la
conformité à la justice. La première, institutionnelle, se réclame de la
raison, de l’intérêt général ; la seconde, morale, naît d’un sentiment
d’injustice face au sacrifice du cas particulier. La figure d’Antigone montre
d’une part que cette tension est ancienne, d’autre part que son exacerbation menace
l’ordre dans la Cité. Par ailleurs, la loi, sacrifiant le particulier au
général, comporte toujours une part d’injustice, ainsi le conflit des
légitimités ne se dissout jamais complètement.</span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; line-height: 150%; mso-bidi-font-weight: bold; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">En régime autoritaire cette
tension est masquée par un pur rapport de force. En régime démocratique, elle
se résout par le débat, sans disparaître pour autant. Il faut donc, à défaut de
justice, faire avec le moins d’injustice possible, l’équité que le philosophe
John Rawls conçoit ainsi : une inégalité n’est juste qu’à la condition
expresse de bénéficier – ou de ne pas nuire – aux plus défavorisés. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Ainsi, en démocratie, une réforme sera considérée
comme juste par la conciliation des deux légitimités : 1) celle des
institutions, 2) celle de la justice comme équité. Qu’en est-il pour la réforme
des retraites ? <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">1) Le président Macron a certes la légitimité des
urnes cependant, il l’a lui-même reconnu au lendemain de sa victoire, il n’a
pas été élu sur son programme mais essentiellement pour empêcher le front
national de prendre le pouvoir. La légitimité institutionnelle est donc faible.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">2) Le poids de la réforme proposée – les années
supplémentaires de cotisation sensées équilibrer les comptes - sera porté pour
l’essentiel par ceux et celles qui commencent à travailler tôt, qui ont les
charges les plus lourdes, les revenus les moins élevés, l’espérance de vie sans
incapacité la plus courte. La réforme proposée est donc en opposition avec la
justice comme équité.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Ce conflit ouvert entre les deux légitimités arrive à
un moment historique où la défiance envers les institutions est à son paroxysme,
il déstabilise une société fragmentée, éclatée en groupes d’intérêts. Il aggrave
un divorce entre le peuple et les élites, instrumentalisé par les populismes,
notamment le Front national, dont on ne voit plus très bien ce qui pourrait l’empêcher
de prendre le pouvoir en 2027.</span></p>Clupshttp://www.blogger.com/profile/02018706062435724017noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3098033999328543617.post-87715339670695009342023-01-14T02:32:00.003-08:002023-01-14T02:32:55.243-08:00Quels sont les enjeux de la retraite ?<p> </p><p class="MsoNormalCxSpFirst" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">La réforme annoncée par
Mme Borne a suscité d’emblée une opposition générale. Outre le rejet d’une
rationalité strictement économique, celle-ci s’explique par l’occultation d’autres
enjeux au moins aussi essentiels. Parmi eux, deux sujets tabous : la « valeur-travail »,
le poids des retraités sur les actifs.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">La « valeur
travail », unanimement prônée à droite et à gauche, est le noyau moral de
la réforme : on vit plus longtemps, on doit donc travailler plus longtemps,
pour contribuer à la richesse nationale et permettre à l’Etat social de redistribuer.
Mais cette « valeur », à peine atténuée par les carrières longues et
la pénibilité de certaines tâches bien circonscrites, masque le volume des
« Bullshit jobs ». David Graeber, anthropologue et économiste, définit
ainsi ce concept : « <i style="mso-bidi-font-style: normal;">les
emplois rémunérés si totalement inutiles, superflus ou néfastes, que même les
salariés ne parviennent pas à justifier leur existence.</i> » Autrement
dits, des « <i style="mso-bidi-font-style: normal;">boulots à la con</i> »,
selon le jugement de ceux-là-mêmes qui les font. Des études menées dans
différents pays évaluent ces <i style="mso-bidi-font-style: normal;">boulots à la
con</i> antre 35 et 45% des emplois. David Graeber propose une autre
catégorie : les « <i style="mso-bidi-font-style: normal;">boulots de
merde</i> », socialement utiles mais tellement sous-payés et précarisés
que les salariés qui les assument se retrouvent au bout du rouleau bien avant l’âge
de la retraite. Ces <i style="mso-bidi-font-style: normal;">boulots à la cons</i>
et <i style="mso-bidi-font-style: normal;">boulots de merde </i>forment la masse
de ceux qui ont commencé à travailler tôt, qui travailleront un ou deux ans de
plus, ceux dont l’espérance de vie en bonne santé est inférieure à celle de ceux
dont les études leur auront permis d’échapper à ce destin funeste, qui arrivent
de toute façon à 64-65 ans au moins après une carrière complète, et qui
pourraient sans problème travailler quelques années de plus.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Un autre enjeu, non
moins essentiel et occulté, est le poids économique de la génération des
boomers : ils ont dorénavant plus de revenus et de patrimoines que les
actifs, un renversement inédit dans toute l’histoire du travail. L’enrichissement
global de cette génération – qui masque de grandes inégalités -, la mienne, a
profité d’une croissance artificiellement boostée par un endettement abyssal,
et par une surconsommation énergétique et matérielle qui a détruit la planète
et bousillé le climat. C’est aussi cette génération qui constitue le noyau dur des
soutiens à la réforme actuelle : « Travaillez plus longtemps… pour
garantir le paiement de nos pensions, assurer notre vie de rentiers
pantouflards. » semblent-ils dire.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Ce à quoi on reconnait
la vérité, c’est qu’elle est difficile à accepter.<o:p></o:p></span></p>Clupshttp://www.blogger.com/profile/02018706062435724017noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3098033999328543617.post-63486595729109432332022-12-26T04:13:00.002-08:002022-12-26T04:13:41.726-08:00L'esprit critique menace-t-il l'esprit des Lumières ?<p> </p><p class="MsoNormalCxSpFirst" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">L’<i style="mso-bidi-font-style: normal;">esprit
critique,</i> résumé par la formule de Kant « Ose penser par
toi-même. », est au fondement de ce qu’on appelle « <i style="mso-bidi-font-style: normal;">esprit des Lumières </i>». Celui-ci encourage
tout être humain à sortir d’un <i style="mso-bidi-font-style: normal;">état de
minorité</i>, autrement dit s’émanciper des tutelles intellectuelles et morales
qui prétendent lui dicter sa conduite et déterminer a priori ce qu’il doit croire
ou ne pas croire. Cette clarté est trompeuse car elle contient un paradoxe. En
effet l’encouragement à « <i style="mso-bidi-font-style: normal;">penser par
soi-même</i> » se double d’une injonction : quant aux faits et aux
connaissances, il faut s’en remettre à l’autorité des savants. Ainsi l’<i style="mso-bidi-font-style: normal;">esprit des Lumières </i>signifie qu’il faut
à la fois refuser les arguments d’autorité dans le domaine moral et politique,
mais en accepter la nécessité dans le domaine de la connaissance. Cette double
injonction est paradoxale, mais pas contradictoire tant que l’on reconnait la
légitimité du privilège de la science pour atteindre la vérité, et que l’on en reconnaît
les vertus cardinales : elle est un facteur de progrès, et elle est
exempte des travers de la nature humaine par son désintéressement, son
honnêteté, son indépendance. Or d’une part la science n’est plus unanimement
considérée comme un facteur de progrès, d’autre part les scientifiques
apparaissent de plus en plus inféodés aux pouvoirs de l’argent, de la politique
ou de leur propre image médiatique. Par ailleurs, la parole scientifique
n’échappe pas à la vague de défiance qui touche aujourd’hui toutes les
institutions. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Ainsi l’<i style="mso-bidi-font-style: normal;">esprit
des Lumières </i>semble aujourd’hui menacé par l’inflation démesurée d’un
esprit critique, devenu souverain par l’effet des réseaux sociaux, qui refuse
d’accorder une valeur supérieure à la science, devenue une croyance parmi
d’autres, sans aucune légitimité à revendiquer une quelconque prééminence. Or l’autorité
de la parole scientifique dans le champ de la vérité fondait la possibilité
d’un Monde commun, au-delà des différents systèmes de valeurs morales. Les
individus connectés veulent désormais s’émanciper de l’idéal d’une vérité
universelle, donc transcendante, celle que leur donnait la science. Ils
s’écartent du Monde partagé pour partager des mondes à l’écart.<o:p></o:p></span></p>Clupshttp://www.blogger.com/profile/02018706062435724017noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3098033999328543617.post-79389585243200005692022-10-31T08:49:00.001-07:002022-10-31T08:49:12.920-07:00Qui sont les vandales ?<p> </p><p class="MsoNormalCxSpFirst" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">De jeunes activistes écologistes viennent d’enchaîner
plusieurs actions contre des chefs d’œuvre culturels, pour dénoncer l’inaction
des Etats et des grandes entreprises vis-à-vis du dérèglement climatique. Le
terme de « <i style="mso-bidi-font-style: normal;">vandalisme</i> » est
celui qui revient le plus souvent pour qualifier ces actions. Ce terme vise à disqualifier
des actes jugés odieux, absurdes, impardonnables. Mais la réalité est plus
complexe. En effet, contrairement au stéréotype des Vandales, barbares pillards
et destructeurs, les activistes en question n’ont aucunement abîmé, encore
moins détruit les œuvres visées, leur acte s’apparente donc plutôt à un
sacrilège, c’est-à-dire une profanation de choses sacrées. Greta Thunberg avait
lancé, par une grève scolaire, cette étrange disqualification symbolique de la
culture… au nom de la science du climat. Cette contradiction interroge sur les
fondements idéologiques de l’activisme écologique, mais elle ne le délégitime peut-être
pas pour autant.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">L’activiste se situe à mi-chemin entre le militant et
le terroriste. Il se distingue du premier qui limite son champ d’action à ce que
la loi autorise, il s’oppose au second qui n’a aucune limite. Le militant
s’engage dans un cadre démocratique, que le terroriste rejette totalement. Les
activistes écologistes considèrent sans doute que le militantisme « vert »
est dépassé, tant le hiatus entre le bien commun et le système de pouvoir en place
est devenu insupportable - le dernier rapport de l’ONU, United in science 2022,
conclut que « <i style="mso-bidi-font-style: normal;">les engagements des
Etats sont <b style="mso-bidi-font-weight: normal;">très loin</b> de répondre à
l’objectif de 1,5</i>°».<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; font-size: 12.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Si les chefs d’œuvres culturels sont « sacrés »,
c’est qu’ils sont des biens communs de l’humanité, qui doivent être soustraits
à la cupidité et à l’échange mercantile. Mais le sont-ils davantage que la
biodiversité, les paysages, la perpétuation d’une terre habitable détruite par
l’hubris capitaliste ? Qui sont les vandales ?<o:p></o:p></span></p>Clupshttp://www.blogger.com/profile/02018706062435724017noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3098033999328543617.post-86378436156940947942022-09-25T10:31:00.001-07:002022-09-25T23:12:44.023-07:00Que cache l'injonction de sobriété ?<p style="text-align: justify;"> <span> </span><span face="Arial, sans-serif" style="color: #1d2228; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;">On assiste depuis peu à une hyper-inflation du mot « <i>sobriété</i> » dans les médias et sur
les réseaux sociaux. Affublée d’adjectifs variés, la <i>sobriété</i> peut être heureuse, numérique, énergétique, matérielle,… Le terme frappe l’imaginaire car il relève de
registres anciens et hétérogènes, à forte valeur symbolique, comme la
philosophie antique, la religion, la médecine, l’écologie, la spiritualité.
Ainsi cette richesse sémantique explique le flou qui entoure un terme qui peut
être interprété comme modération, abstinence, tempérance, frugalité, ou ascèse.
Cette inflation </span><span face="Arial, sans-serif" style="color: #1d2228; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;">doit être questionnée,
car, portée par le langage politico-médiatique mainstream, elle semble aussi relever
de la propagande.</span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span face=""Arial",sans-serif" style="color: #1d2228; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Le changement
climatique n’est plus une hypothèse ou une menace lointaine, il est en train de
s’opérer sous nos yeux. Ses effets irréversibles ne peuvent plus être empêchés,
mais seulement atténués par une réduction drastique des émissions carbonées. Or
cette réduction se heurte à des murs épais et solides : l’absence de
gouvernance mondiale, l’inégalité entre les pays, la mondialisation désormais
totale de l’hubris capitaliste. Ainsi l’injonction de <i>sobriété</i> dans les pays riches est une façon d’éviter le sujet qui
fâche : la réduction immédiate et drastique de la consommation matérielle
et énergétique. De ce point de vue elle apparaît comme une nouvelle
bien-pensance bobo-éco-responsable, une manipulation rhétorique qui traite la
question climatique en donnant bonne conscience aux individus des classes
moyennes devenus « consom’acteurs », tout en culpabilisant les
pauvres qui ne peuvent ni consommer moins, ni consommer « mieux », en
évitant de contraindre les plus riches dont la consommation d’énergie explose, et
en occultant les rapports de domination capitaliste qui détruisent la biosphère
et asservissent les humains. Ainsi la formule « <i>capitalisme responsable</i> » est une contradiction dans les
termes, en effet, pour qui douterait encore qu’en régime capitaliste tout doit
changer en permanence pour que rien ne change, il suffirait de réaliser que trois
indicateurs mondiaux ne montrent aucun signe d’infléchissement : la
consommation de matière et d’énergie, les flux de touristes et de marchandises,
le budget de la publicité. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span face=""Arial",sans-serif" style="color: #1d2228; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Que cache donc l’injonction
de <i>sobriété</i> ? Une dépolitisation
de la question climatique à travers l’hyper responsabilisation des individus, l’adhésion
du plus grand nombre à l’idéologie de la surconsommation devenue « socio-éco-responsable »,
et au mythe du <i>capitalisme vert</i> qui
sauvera le monde.<o:p></o:p></span></p>Clupshttp://www.blogger.com/profile/02018706062435724017noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3098033999328543617.post-51835438415464577092022-06-16T07:23:00.003-07:002022-06-16T07:23:33.097-07:00Que peut espérer le peuple de gauche ?<p align="center" class="MsoNormalCxSpFirst" style="background: white; line-height: 150%; margin-bottom: .0001pt; margin-bottom: 0cm; mso-add-space: auto; text-align: center;"><br /></p><p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; text-align: justify;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial",sans-serif; mso-bidi-font-weight: bold; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"> </span></p><p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial",sans-serif; mso-bidi-font-weight: bold; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Le <i>peuple de gauche</i> est l’ensemble
- de plus en plus réduit - des citoyens en accord avec un socle de valeurs
fondatrices de la gauche historique : la justice sociale, l’émancipation
individuelle, et, plus récemment, l’urgence écologique, avec, pour horizon, une
rupture avec l’hubris capitaliste qui détruit notre biosphère et écrase les
humains.<o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial",sans-serif; mso-bidi-font-weight: bold; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Le <i>peuple de gauche</i>, ainsi
défini, représentait jadis la moitié du corps électoral, il s’est réduit à peau
de chagrin par l’effet des trahisons, des compromissions et des incohérences
des partis sensés le représenter. Il est donc totalement illusoire, fallacieux
et contre-productif de confondre le <i>peuple
de gauche</i> avec le Peuple tout court. Que peut espérer le <i>peuple de gauche</i>, ou du moins ce qu’il
en reste ?<o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial",sans-serif; mso-bidi-font-weight: bold; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Pour le <i>peuple de gauche</i>, la
création de la NUPES représente à la fois un espoir de renouveau et le dernier
stade de la déliquescence. C’est donc un pharmakon, mot grec, sans équivalent
en français, qui désignait à la fois un remède et un poison.<o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial",sans-serif; mso-bidi-font-weight: bold; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Un remède car cette union inespérée des partis de gauche répond à la défiance
qu’ils ont eux-mêmes suscitée, qui a eu pour effet leur étiolement
catastrophique. Un poison car le parti central de cette union, produisant à son
tour méfiance et rejet, fera de la NUPES le pendant à gauche du RN à droite :
un épouvantail qui légitime le macronisme. En effet la « <i>Maison Mélenchon</i> » incarne ce que
la gauche a produit de pire au fil de son histoire : la centralité d’un <i>Leader
massimo</i> cyclothymique, un tropisme dictatorial qui se révèle à travers ses
modèles revendiqués – Robespierre, Fidel Castro, Chavez, Maduro,…-, un penchant
antidémocratique qu’atteste le fonctionnement interne de LFI dénoncé de
l’intérieur par les militants eux-mêmes, une attitude aussi ambiguë qu’inacceptable
avec l’islamisme et l’antisémitisme. <o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial",sans-serif; mso-bidi-font-weight: bold; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Que peut encore espérer le <i>peuple
de gauche</i>, du moins ce qu’il en reste ? Que la NUPES se dote de
statuts démocratiques, qu’elle s’ouvre largement aux adhésions individuelles ou
associatives, qu’elle s’émancipe de la domination mélenchonienne, et des
tractations partisanes, qu’elle se concentre sur les fondamentaux - l’urgence écologique,
la justice sociale, l’émancipation individuelle, les services publics et la
refonte nécessaire des institutions démocratiques.<o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial",sans-serif; mso-bidi-font-weight: bold; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">C’est pas gagné !<o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; text-align: justify;"><br /></p><p>
</p><p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; text-align: justify;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial",sans-serif; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"> </span></p>Clupshttp://www.blogger.com/profile/02018706062435724017noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3098033999328543617.post-44301888793018315822022-06-03T08:05:00.003-07:002022-06-03T08:05:51.591-07:00Le "pouvoir" d'achat est-il toxique ?<p> </p><p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: normal; mso-hyphenate: auto; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto; mso-outline-level: 6;"><i><span style="color: black; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">« Les mots peuvent
être comme de minuscules doses d’arsenic : on les avale sans y prendre garde,
ils semblent ne faire aucun effet, et voilà qu’après quelque temps l’effet
toxique se fait sentir. »</span></i><span style="color: black; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"> Victor Klemperer, <i>LTI. La langue du IIIe
Reich</i>, 1947<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm; margin-bottom: 8.0pt; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0cm; text-align: justify; text-indent: 18.0pt;"><b style="mso-bidi-font-weight: normal;"><i><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Le « pouvoir » </span></i></b><b style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; line-height: 150%; mso-bidi-font-style: italic; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">d’achat </span></b><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">a été, est et sera un thème central de
la campagne des élections législatives. Incontournable, omniprésent,
mobilisateur, consensuel, aucun parti en lice ne songe à le mettre en question,
tous veulent l’augmenter. Pourtant je fais partie de ceux qui pensent que
l’inflation de ce thème dans le débat public est le signe d’une quadruple catastrophe,
politique, sociale, écologique et anthropologique.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoListParagraphCxSpFirst" style="line-height: 150%; mso-list: l0 level1 lfo1; text-align: justify; text-indent: -18.0pt;"><!--[if !supportLists]--><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: Arial; mso-fareast-language: FR;"><span style="mso-list: Ignore;">-<span style="font: 7.0pt "Times New Roman";">
</span></span></span><!--[endif]--><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Une catastrophe politique. Le <b style="mso-bidi-font-weight: normal;">« <i>pouvoir » </i><span style="mso-bidi-font-style: italic;">d’achat</span></b> des individus signe
l’impuissance politique des citoyens convoqués tous les cinq ans pour entériner
le sacre d’un monarque républicain désigné d’avance, chef du parti <i>conforme
à l’ordre consensuel des choses</i>. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoListParagraphCxSpMiddle" style="line-height: 150%; mso-list: l0 level1 lfo1; text-align: justify; text-indent: -18.0pt;"><!--[if !supportLists]--><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: Arial; mso-fareast-language: FR;"><span style="mso-list: Ignore;">-<span style="font: 7.0pt "Times New Roman";">
</span></span></span><!--[endif]--><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Une catastrophe sociale. Le <b style="mso-bidi-font-weight: normal;">« <i>pouvoir » </i><span style="mso-bidi-font-style: italic;">d’achat</span></b> signe la dissolution du lien
social dans le libre jeu de la concurrence entre les individus
producteurs-consommateurs, sa généralisation à toutes les classes sociales
disqualifie l’idée de <b style="mso-bidi-font-weight: normal;">justice sociale</b>
impliquant solidarité et redistribution.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoListParagraphCxSpMiddle" style="line-height: 150%; mso-list: l0 level1 lfo1; text-align: justify; text-indent: -18.0pt;"><!--[if !supportLists]--><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: Arial; mso-fareast-language: FR;"><span style="mso-list: Ignore;">-<span style="font: 7.0pt "Times New Roman";">
</span></span></span><!--[endif]--><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Une catastrophe écologique. Le <b style="mso-bidi-font-weight: normal;">« <i>pouvoir » </i><span style="mso-bidi-font-style: italic;">d’achat</span></b> rend inopérante l’idée essentielle
de sobriété énergétique impliquant nécessairement une baisse du « <b>v<i>ouloir
d’achat </i></b>».<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoListParagraphCxSpLast" style="line-height: 150%; mso-list: l0 level1 lfo1; text-align: justify; text-indent: -18.0pt;"><!--[if !supportLists]--><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: Arial; mso-fareast-language: FR;"><span style="mso-list: Ignore;">-<span style="font: 7.0pt "Times New Roman";">
</span></span></span><!--[endif]--><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Une catastrophe anthropologique. Réduisant
l’activité humaine au triptyque consommateur / touriste /</span><span style="font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; line-height: 150%;"> spectateur</span><a style="mso-comment-date: 20220602T0852; mso-comment-done: yes; mso-comment-reference: P_1;"></a><span class="MsoCommentReference"><span style="font-size: 8.0pt; line-height: 150%;"><!--[if !supportAnnotations]--><a class="msocomanchor" href="file:///F:/sauvegarde%20cl%C3%A9%20novembre%202020/Conversation/Conversation%20179.docx#_msocom_1" id="_anchor_1" language="JavaScript" name="_msoanchor_1">[P1]</a><!--[endif]--><span style="mso-special-character: comment;"> </span></span></span><span style="font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; line-height: 150%;">, l</span><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">e <b style="mso-bidi-font-weight: normal;">« <i>pouvoir » </i><span style="mso-bidi-font-style: italic;">d’achat</span></b> n’implique pas la conscience
ou la délibération, mais la réponse impulsive d’un <i style="mso-bidi-font-style: normal;">cerveau disponible</i> aux <i>nudges</i> du neuro-marketing. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 18.0pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Disserter sur la toxicité du <b style="mso-bidi-font-weight: normal;">« <i>pouvoir »
</i><span style="mso-bidi-font-style: italic;">d’achat</span></b> peut sembler indécent
quand on fait partie de ceux qui disposent du superflu. Deux remarques :
1) le superflu est une impérieuse nécessité quand il concerne l’art, la
connaissance, l’amour, la politique ; 2) souligner la toxicité de <b style="mso-bidi-font-weight: normal;">« <i>pouvoir » </i><span style="mso-bidi-font-style: italic;">d’achat</span></b> sert à remettre au centre
du débat public la <b style="mso-bidi-font-weight: normal;">justice sociale</b> :
nul ne doit manquer du nécessaire.<o:p></o:p></span></p>
<div style="mso-element: comment-list;"><!--[if !supportAnnotations]-->
<hr align="left" class="msocomoff" size="1" width="33%" />
<!--[endif]-->
<div style="mso-element: comment;"><!--[if !supportAnnotations]-->
<div class="msocomtxt" id="_com_1" language="JavaScript"><!--[endif]--><span style="mso-comment-author: Professeur2; mso-comment-providerid: AD; mso-comment-userid: "S\:\:professeur2\@clgmorvan\.org\:\:e6948b0d-4ba7-4caa-a79d-dbaf736f6ccb";"><!--[if !supportAnnotations]--><a name="_msocom_1"></a><!--[endif]--></span>
<p class="MsoCommentText"><span class="MsoCommentReference"><span style="font-size: 8.0pt;"><span style="mso-special-character: comment;"> <!--[if !supportAnnotations]--><a class="msocomoff" href="file:///F:/sauvegarde%20cl%C3%A9%20novembre%202020/Conversation/Conversation%20179.docx#_msoanchor_1">[P1]</a><!--[endif]--></span></span></span><o:p></o:p></p>
<!--[if !supportAnnotations]--></div>
<!--[endif]--></div>
</div>Clupshttp://www.blogger.com/profile/02018706062435724017noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3098033999328543617.post-62469885901349063682022-04-11T00:26:00.001-07:002022-04-11T00:26:13.952-07:00Election, abstention, pièges à cons ?<p> </p><p class="MsoNormal" style="line-height: 150%; text-align: justify;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><span style="mso-tab-count: 1;"> </span>En 2017 avant le premier tour,
- cf conversation 119 « <b>Election piège à cons ?</b> » - je soutenais
l’idée que notre régime électoral est conçu pour perpétuer les élites
gouvernantes, autrement dit changer de tête… pour que rien ne change
fondamentalement. Je disais aussi que, dans ce dispositif, les candidatures « anti-système »
jouaient un rôle essentiel pour légitimer le choix final « pro-système »,
en l’occurrence, l’élection de M. Macron.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm; margin-bottom: 0cm; margin-top: 0cm; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0cm; text-align: justify;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><span style="mso-tab-count: 1;"> </span>Au
deuxième tour en 2017 – cf conversation 122 « <b>Ne pas choisir, qu’est-ce
choisir ?</b> » -je défendais l’idée que le choix <i>droite
néolibérale </i>vs <i>extrême droite</i>, était en fait un non-choix, dans la
mesure où la seconde option restait encore, heureusement, impensable pour moi
comme pour une majorité de citoyens - majorité de plus en plus courte il est
vrai. La version dédiabolisée bisous chats chats de Mme Lepen ne peut pas
occulter, pour qui a de la mémoire, les forces obscures qui sont au fondement
de son parti : les néofascistes, xénophobes, racistes et autres
antisémites. Quant à M. Macron, il ne peut plus cacher aujourd’hui son rôle de
protection des plus riches, des firmes et des banques, de façon autoritaire et
brutale s’il le faut. Pourtant le choix était - et est encore – asymétrique. En
2017, je proposais à ceux que l’abstention tentait de faire le test suivant :
« </span><i><span style="font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; line-height: 150%;">dites à vous-mêmes et à vos proches « La xénophobie,
le racisme et l’antisémitisme ne sont pas pires que le néo-libéralisme, la
finance débridée et l’ubérisation ». Si vous n’avez aucun problème pour le
dire, abstenez-vous, vous êtes cohérents avec vous-mêmes.</span></i><span style="font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; line-height: 150%;"> </span><span style="font-family: "Arial",sans-serif;">»</span><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm; margin-bottom: 0cm; margin-top: 0cm; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0cm; text-align: justify;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><span style="mso-tab-count: 1;"> </span>Cinq
ans après, l’enjeu est le même, à une nuance près : selon le GIEC, les
années qui viennent seront les plus cruciales face à la catastrophe climatique.
Ainsi considéré ce deuxième tour n’est plus la farce pathétique de 2017, mais
une tragédie doublée d’un piège logique : élection ou abstention, pièges à
cons ! Plutôt que jouer à pile ou face, je propose, à ceux qui font le
même constat que moi, de suivre le principe suivant, entre choisir et ne pas
choisir, il vaut toujours mieux choisir car, comme disait Desproges : </span><i><span style="font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; line-height: 150%;">« <a href="https://citation-celebre.leparisien.fr/citations/59024" title="Voir la source de la citation"><span style="color: windowtext; text-decoration: none; text-underline: none;">Toute la vie est une affaire de choix. Cela
commence par : "la tétine ou le téton ?" Et cela s'achève par :
"Le chêne ou le sapin</span> ?<span style="color: windowtext; text-decoration: none; text-underline: none;">"</span></a></span> »</i><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; line-height: 150%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><o:p></o:p></span></p>Clupshttp://www.blogger.com/profile/02018706062435724017noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3098033999328543617.post-55245480730344617612022-03-20T04:16:00.002-07:002022-03-20T04:16:54.609-07:00Peut-on être à la fois un chef de guerre et un chef de paix?<p> </p><p class="MsoNormal" style="line-height: 150%; text-align: justify;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; line-height: 150%; mso-bidi-font-weight: bold; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><span style="mso-tab-count: 1;"> </span></span><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial",sans-serif; mso-bidi-font-weight: bold; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Il y a déjà eu
des présidents français élus en temps de guerre – Raymond Poincarré, Albert
Lebrun, René Coty – mais ils n’avaient pas les responsabilités que la
constitution de la Vème République octroie au chef de l’Etat. En effet le
président élu en avril devra en même temps gérer une crise internationale d’un
très haut niveau de gravité face à un autocrate disposant d’armes nucléaires, dont
nul ne connait les limites, et prendre des mesures énergiques face au
dérèglement climatique, dans un contexte de crise morale et sociale. Ainsi ce
président devrait être à la fois un chef de guerre et un chef de paix. Or les
qualités requises pour ces deux fonctions sont très différentes : le chef
de guerre devra réagir vite et fort, en temps réel, face à l’imprévu, le chef
de paix devra consulter, dialoguer et engager des actions pour le moyen et le
long terme. Mais l’essentiel n’est pas là : le chef de guerre devra se
consacrer à plein temps à la guerre en cours, or l’hyper-présidentialisme de la
Vème République implique qu’il devra en même temps gérer la pandémie, les
retraites, l’hôpital, l’école, la transition écologique, la justice sociale, la
réindustrialisation, la maîtrise du budget, l’islamisme, la GPA, la
légalisation du cannabis, etc… Bref, on ne va pas élire un chef d’Etat mais un
Super héros Marvel. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm; margin-bottom: 0cm; margin-top: 0cm; mso-add-space: auto; mso-margin-bottom-alt: 8.0pt; mso-margin-top-alt: 0cm; text-align: justify;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial",sans-serif; mso-bidi-font-weight: bold; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><span style="mso-tab-count: 1;"> </span>A
ma connaissance, cette question n’a pas été évoquée pour l’instant dans la
campagne électorale. La prendre au sérieux, sans toucher à la Constitution,
implique selon moi de redonner aux élections législatives l’importance qu’elles
ont perdues. En avril il s’agira d’élire notre chef de guerre. L’issue semble
claire dans la mesure où on ne change pas de capitaine au milieu de la tempête,
et je ne vois aucun des challengers de M. Macron faire le poids face à Vladolph
Poutler. Il faut donc d’ores et déjà prendre conscience de l’enjeu des
législatives qui suivront, en juin. La majorité qui en sortira déterminera la
composition du gouvernement, et fera du premier ministre le chef de paix, et
non un simple collaborateur de l’hyperprésident. Aujourd’hui, le Parlement est
réduit à la fonction de chambre d’enregistrement ; pour qu’il joue
pleinement son rôle, il faudrait qu’il soit porté par une majorité différente
de celle qui aura désigné le chef de guerre. La cohabitation entre les deux
chefs sera simple dans la mesure où leur rôle respectif sera parfaitement
clair, et où le bien commun interdira les querelles stériles et les manœuvres
politiciennes. La campagne des législatives doit commencer dès maintenant.<o:p></o:p></span></p>Clupshttp://www.blogger.com/profile/02018706062435724017noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-3098033999328543617.post-25731929040319012632022-02-27T04:47:00.004-08:002022-02-27T04:47:51.013-08:00Avons-nous les élites que nous méritons ?<p>
</p><p class="MsoNormalCxSpFirst" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Où sont les Hugo, les
Jaurès, les De Gaulle, les Simone Veil, d’aujourd’hui ? Les grands esprits,
boussoles de leur époque, dont nous avons besoin plus que jamais peut-être ?
Le talent et l’intelligence ne manquent pas, alors où est le problème ? Voici
mon hypothèse :</span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Autrefois l’individualisme
était d’essence aristocratique, apanage d’une élite restreinte qui servait de
modèle et de référence quant au Vrai, au Bien, au Juste. L’avènement de l’individualisme
de masse a fait disparaître cet individualisme aristocratique : l’élite
mondiale intellectuelle, politique, artistique se compte en millions
d’individus. L’individualisme de masse produit une élite de masse…, mais pas de
grands esprits.</span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">En outre,
l’intolérance des individus à ce qui les limite et, davantage encore, ce qui les
surplombe, a produit un effritement de tout ce qui empêchait l’Ubris des egos,
mais servait de ferment aux grands esprits : codes d’honneur, religions et
institutions. Ainsi émancipées, nos élites paraissent comme hors sol. Quatre
figures actuelles de premier plan illustrent caricaturalement ce phénomène :
Didier Raoult, le savant délesté des contraintes de la science instituée, Eric
Zemmour, de la science historique, Emmanuel Macron, de la délibération
démocratique, Vladimir Poutine, de ses propres engagements comme du droit
international. Contrairement aux élites anciennes, dont la grandeur était
bornée par des institutions morales, spirituelles ou politiques, ces
personnages sont comme auto-institués, sans autre projet que la boursouflure de
leur ego. Je formule donc ainsi mon hypothèse : ce sont les contraintes
institutionnelles et sociales, aujourd’hui en voie de dissolution, qui
fondaient l’individualisme aristocratique, condition nécessaire à l’apparition
des grands intellectuels et les grands leaders politiques.</span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Ainsi nos élites sont
à l’image des <i style="mso-bidi-font-style: normal;">homo connectus</i> :
désaffiliés, désinstitutionnalisés, centres d’un petit monde auto-référent, de communautés
d’egos égaux, friends, followers, néo « résistants » contre tout ce
qui vient limiter leur soif d’autonomie et d’indépendance.</span></p>
<p class="MsoNormalCxSpMiddle" style="line-height: 150%; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: #1d2228; font-family: "Arial","sans-serif"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">On ne produit pas de
grands esprits sur commande, mais alors comment s’orienter dans ce monde malade
sans de nouveaux Victor Hugo, Jean Jaurès, Simone Veil, De Gaulle, Hannah
Arendt, Bergson,… ?</span></p>
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