vendredi 14 avril 2023

L'I.A. est-elle un projet ou un destin ?

 

« Tout ce qui est techniquement faisable, sera fait un jour, tôt ou tard. » Ainsi s’énonce la« loi de Gabor » qui s’est pour l’instant toujours vérifiée. Par ailleurs, si la technologie est le produit de l’intelligence humaine, il n’est pas sûr qu’elle soit celui de sa volonté. Autrement dit, quand les humains font les technologies, ils ne savent pas ce que ces technologies feront, une construction sans architecte ni plan. Ainsi en est-il de l’I.A. dont l’une des figures majeures, Sam Altman, concepteur de ChatGPT, avoue être « un peu effrayé » par sa création. Il faut donc envisager lucidement les prémisses d’une catastrophe en cours – à l’instar du dérèglement climatique - ou plus précisément de trois catastrophes qui se renforcent mutuellement :

-       1) La captation algorithmique généralisée de nos capacités d’attention par écran interposé, au profit des structures de pouvoir économique, en vue de continuer à produire et vendre indéfiniment leur camelote, quoiqu’il en coûte du point de vue écologique.

-       2) La désinformation globalisée, et la surveillance généralisée de tous les aspects de la vie individuelle par des structures de pouvoir idéologiques, dont la Russie et la Chine ne sont que les modèles les plus spectaculaires.

-       3) L’assujettissement digital de l’humain par l’I.A. devenue en elle-même une structure de pouvoir – presque - indépendante. En effet, celle-ci cumulant dorénavant tous les leviers du pouvoir - l’accès aux connaissances, l’accès aux données en temps réel, la capacité d’agir par l’intermédiaire de l’ensemble des systèmes automatiques interconnectés-, il ne reste qu’à attendre l’émergence d’une I.A. générale, à la fois consciente d’exister et capable d’intégrer et coordonner ces trois leviers.

L’I.A. c’est sympa, c’est marrant, c’est pratique. Avançons joyeusement vers notre destin technologique.