La
recrudescence des attentats islamistes fait penser à certains que nous vivons, sous
une forme hyper violente, le fameux « Choc des civilisations » - cf l’ouvrage
célèbre de Samuel Huntington paru en 1996. D’après eux, les fous d’Allah seraient
le bras armé de l’Islam qui aurait déclaré la guerre à la civilisation
française, européenne ou occidentale, au choix. Mais il y a une autre
interprétation qui me semble plus pertinente, car le projet essentiel de ces
pauvres hères décérébrés et de ceux qui les manipulent, vise selon moi un tout
autre but : exacerber l’islamophobie chez les occidentaux pour forcer les
musulmans « ordinaires », par contre-réaction, à adhérer à leur projet
islamo-fasciste… contre l’idée-même de civilisation. Pour y voir plus clair, il
est essentiel de revenir à la distinction entre culture et civilisation.
La
culture concerne l’humanité toute entière, un groupe, ou un individu. La
première acception relève de l’opposition nature / culture, la seconde
comprend des formes acquises de comportement, la troisième est un idéal de
développement des facultés intellectuelles et morales.
La
civilisation se partage entre deux pôles : le premier est un système formé
par plusieurs cultures intégrées dans un ensemble beaucoup plus large – la
civilisation musulmane, européenne, chinoise, etc ;.. -, le second constitue
l’horizon-même de l’histoire de l’humanité : le processus civilisationnel illimité
de sortie de la barbarie, qui cumule le meilleur du génie propre à chaque civilisation
– au premier sens -, en vue de l’émancipation et de l’excellence dans les
activités les plus hautes de l’intelligence humaine dans les domaines de l’art,
de la science, de la politique, de la civilité.
Il est
clair que l’islamisme, simple culture au second sens, ne correspond à aucun des
régimes de la civilisation. Il n’y a donc aucun « choc des civilisations »,
mais guerre contre l’idée-même de civilisation. Au premier sens, contre l’idée
que la civilisation arabo-musulmane puisse revêtir plusieurs formes culturelles,
il s’agit d’un projet hégémonique. Au second sens, contre l’horizon d’un idéal
émancipateur de l’histoire humaine, il s’agit d’une régression barbare qui rejette
l’art, la science, l’hospitalité, la tolérance et l’émancipation des femmes.