lundi 11 avril 2022

Election, abstention, pièges à cons ?

 

            En 2017 avant le premier tour, - cf conversation 119 « Election piège à cons ? » - je soutenais l’idée que notre régime électoral est conçu pour perpétuer les élites gouvernantes, autrement dit changer de tête… pour que rien ne change fondamentalement. Je disais aussi que, dans ce dispositif, les candidatures « anti-système » jouaient un rôle essentiel pour légitimer le choix final « pro-système », en l’occurrence, l’élection de M. Macron.

            Au deuxième tour en 2017 – cf conversation 122 « Ne pas choisir, qu’est-ce choisir ? » -je défendais l’idée que le choix droite néolibérale vs extrême droite, était en fait un non-choix, dans la mesure où la seconde option restait encore, heureusement, impensable pour moi comme pour une majorité de citoyens - majorité de plus en plus courte il est vrai. La version dédiabolisée bisous chats chats de Mme Lepen ne peut pas occulter, pour qui a de la mémoire, les forces obscures qui sont au fondement de son parti : les néofascistes, xénophobes, racistes et autres antisémites. Quant à M. Macron, il ne peut plus cacher aujourd’hui son rôle de protection des plus riches, des firmes et des banques, de façon autoritaire et brutale s’il le faut. Pourtant le choix était - et est encore – asymétrique. En 2017, je proposais à ceux que l’abstention tentait de faire le test suivant : « dites à vous-mêmes et à vos proches « La xénophobie, le racisme et l’antisémitisme ne sont pas pires que le néo-libéralisme, la finance débridée et l’ubérisation ». Si vous n’avez aucun problème pour le dire, abstenez-vous, vous êtes cohérents avec vous-mêmes. »

            Cinq ans après, l’enjeu est le même, à une nuance près : selon le GIEC, les années qui viennent seront les plus cruciales face à la catastrophe climatique. Ainsi considéré ce deuxième tour n’est plus la farce pathétique de 2017, mais une tragédie doublée d’un piège logique : élection ou abstention, pièges à cons ! Plutôt que jouer à pile ou face, je propose, à ceux qui font le même constat que moi, de suivre le principe suivant, entre choisir et ne pas choisir, il vaut toujours mieux choisir car, comme disait Desproges : « Toute la vie est une affaire de choix. Cela commence par : "la tétine ou le téton ?" Et cela s'achève par : "Le chêne ou le sapin ?" »