En 2017 avant le premier tour,
- cf conversation 119 « Election piège à cons ? » - je soutenais
l’idée que notre régime électoral est conçu pour perpétuer les élites
gouvernantes, autrement dit changer de tête… pour que rien ne change
fondamentalement. Je disais aussi que, dans ce dispositif, les candidatures « anti-système »
jouaient un rôle essentiel pour légitimer le choix final « pro-système »,
en l’occurrence, l’élection de M. Macron.
Au
deuxième tour en 2017 – cf conversation 122 « Ne pas choisir, qu’est-ce
choisir ? » -je défendais l’idée que le choix droite
néolibérale vs extrême droite, était en fait un non-choix, dans la
mesure où la seconde option restait encore, heureusement, impensable pour moi
comme pour une majorité de citoyens - majorité de plus en plus courte il est
vrai. La version dédiabolisée bisous chats chats de Mme Lepen ne peut pas
occulter, pour qui a de la mémoire, les forces obscures qui sont au fondement
de son parti : les néofascistes, xénophobes, racistes et autres
antisémites. Quant à M. Macron, il ne peut plus cacher aujourd’hui son rôle de
protection des plus riches, des firmes et des banques, de façon autoritaire et
brutale s’il le faut. Pourtant le choix était - et est encore – asymétrique. En
2017, je proposais à ceux que l’abstention tentait de faire le test suivant :
« dites à vous-mêmes et à vos proches « La xénophobie,
le racisme et l’antisémitisme ne sont pas pires que le néo-libéralisme, la
finance débridée et l’ubérisation ». Si vous n’avez aucun problème pour le
dire, abstenez-vous, vous êtes cohérents avec vous-mêmes. »
Cinq
ans après, l’enjeu est le même, à une nuance près : selon le GIEC, les
années qui viennent seront les plus cruciales face à la catastrophe climatique.
Ainsi considéré ce deuxième tour n’est plus la farce pathétique de 2017, mais
une tragédie doublée d’un piège logique : élection ou abstention, pièges à
cons ! Plutôt que jouer à pile ou face, je propose, à ceux qui font le
même constat que moi, de suivre le principe suivant, entre choisir et ne pas
choisir, il vaut toujours mieux choisir car, comme disait Desproges : « Toute la vie est une affaire de choix. Cela
commence par : "la tétine ou le téton ?" Et cela s'achève par :
"Le chêne ou le sapin ?" »