samedi 1 mars 2025

Êtes-vous plutôt Blanche ou plutôt Sophia ?

 

Pendant que le monde bascule dans le chaos, l’explosion de la gauche française, par humoristes interposées, se poursuit dans un combat haineux entre « antisémites » et « islamophobes ». A gauche - enfin la gauche de gauche - Blanche Gardin (B.G.), engagée à fond contre le génocide (…des milliers de civils de Gaza sacrifiés par le Hamas  au nom du Djihad). A droite - enfin tout ce qui, à gauche, n’est pas la gauche de gauche - Sophia Aram (S.A.) qui dénonce inlassablement le Hamas et ceux qui le soutiennent, en France et ailleurs. De courageux anonymes les harcèlent toutes deux sur les réseaux (anti)-sociaux, instrumentalisant contre l’une l’antisémitisme, contre l’autre l’islamophobie. Le match est nul, mais y a-t-il match nul ?

            La réponse de B. G., il y a 9 mois, a pris la forme d’un sketch, parodie de groupe de parole, genre antisémites anonymes,…

https://youtube.com/watch?v=5riRhsKYH0Q&si=SXB86HV22Gf6amnJ

…qui essaient de se soigner en prenant conscience de leur « addiction ». La pauvre Blanche, aidée par l’animateur Aymeric Lompret, réalise que son appel au cessez-le-feu (3’20) était un acte antisémite car : « Qui met le feu ? LES israéliens, or Les israéliens, ce sont des juifs, donc ce sont LES juifs qui mettent le feu ». Appeler au cessez-le-feu est donc « anti-juif ». Le raisonnement est volontairement tordu, mais redoutable car, derrière le masque de l’ironie, il valide en fait l’amalgame Netanyahou = LES israéliens = LES juifs, seuls et uniques responsables de la guerre. Pas un mot dans le sketch, ni ailleurs dans les interviews de B.G., sur le Hamas, sur le 7 octobre 2023, ou sur les otages. Réponse calamiteuse par l’humour.

            Réponse de S.A. en mai, lors de la nuit des Césars : « Comment être solidaires des milliers de civils morts à Gaza sans être aussi solidaires des victimes israéliennes ? Comment exiger d'Israël un cessez-le-feu sans exiger la libération des otages israéliens ? Comment réclamer le départ de Netanyahou sans réclamer celui du Hamas ?». Réponse sans humour, mais digne.

            L’autoproclamée gauche de gauche déteste la complexité ou la nuance, elle ne connaît qu’un critère : le couple dominants / dominés. La figure de la victime persécutée n’est plus le Juif, mais le musulman, et sa quintessence : le Palestinien, vocable qui amalgame les civils et les islamo-fascistes du Hamas. La figure du dominant n’est plus le Blanc, mais le Juif, et sa quintessence : le Sioniste, vocable dont le sens fluctue entre eux pôles : simple soutien à l’existence d’Israël, ou participation à une entité maléfique, moteur de toutes les injustices, qui contrôle les médias, la finance, la politique des grandes puissances, est à l’origine des guerres au profit des juifs en général.

            Contrairement à ce qu’affirme ironiquement B.G., on peut, avoir en même temps un herpès labial et génital, être à la fois arabophobe et judéophobe, cette double pathologie caractérise l’extrême droite. Ainsi, pendant que le monde bascule, la gauche de gauche saborde ce qui reste de la gauche au profit de l’extrême droite qui arrive.

A vous lire,

Claude

 

P.S. : Voici un lien pour revoir le sketch de Pierre Desproges « On me dit que des juifs se sont glissés dans la salle. ».

https://www.youtube.com/watch?v=EPKsquJ0gFM

Vous chercherez aussi si vous voulez les premiers sketchs antisémites de Dieudonné. La comparaison est éclairante.

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