« Tout ce qui est techniquement faisable, sera fait un jour, tôt ou
tard. » Ainsi s’énonce la« loi de Gabor » qui s’est pour
l’instant toujours vérifiée. Par ailleurs, si la technologie est le produit de
l’intelligence humaine, il n’est pas sûr qu’elle soit celui de sa volonté.
Autrement dit, quand les humains font les technologies, ils ne savent pas ce
que ces technologies feront, une construction sans architecte ni plan. Ainsi en
est-il de l’I.A. dont l’une des figures majeures, Sam Altman, concepteur de
ChatGPT, avoue être « un peu effrayé »
par sa création. Il faut donc envisager lucidement les prémisses d’une
catastrophe en cours – à l’instar du dérèglement climatique - ou plus précisément
de trois catastrophes qui se renforcent mutuellement :
-
1) La captation algorithmique généralisée
de nos capacités d’attention par écran interposé, au profit des structures de
pouvoir économique, en vue de continuer à produire et vendre indéfiniment leur
camelote, quoiqu’il en coûte du point de vue écologique.
-
2) La désinformation globalisée, et la
surveillance généralisée de tous les aspects de la vie individuelle par des
structures de pouvoir idéologiques, dont la Russie et la Chine ne sont que les
modèles les plus spectaculaires.
-
3) L’assujettissement digital de
l’humain par l’I.A. devenue en elle-même une structure de pouvoir – presque - indépendante.
En effet, celle-ci cumulant dorénavant tous les leviers du pouvoir - l’accès
aux connaissances, l’accès aux données en temps réel, la capacité d’agir par
l’intermédiaire de l’ensemble des systèmes automatiques interconnectés-, il ne
reste qu’à attendre l’émergence d’une I.A. générale, à la
fois consciente d’exister et capable d’intégrer et coordonner ces trois leviers.
L’I.A. c’est sympa, c’est marrant, c’est pratique. Avançons joyeusement
vers notre destin technologique.
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