jeudi 5 janvier 2012

Quand une guerre est juste, faut-il la faire ?


La situation en Syrie remet à l’ordre du jour la question de la guerre juste : une population massacrée par une dictature appelle au secours. Il semble légitime d’invoquer un « devoir d’ingérence » : la cause est juste et les recours ont tous échoué.
Problème : le « devoir d’ingérence » s’oppose au principe fondamental de la souveraineté nationale, au fondement même de la charte des Nations Unies, qui considère les nations comme des individus : une nation, un peuple, un souverain. Selon ce principe, tout conflit interne à un Etat relève de sa souveraineté et exclut toute intervention extérieure.
Par ailleurs, en matière d’ingérence, l’Histoire récente permet de tirer deux conclusions diamétralement opposées : 1) l’enfer est pavé de bonnes intentions, surtout lorsque ce sont les puissances dominantes qui prétendent faire respecter le droit, 2) il est possible d’aider efficacement un peuple qui se soulève contre un dictateur.
Enfin le réalisme politique s’oppose à l’idéalisme moral. Le premier justifie la non-intervention par la complexité des situations et l’incertitude quant aux conséquences de la guerre, alors que le second justifie l’intervention par l’évidence des massacres et la certitude qu’une non-intervention ne peut qu’aggraver la situation.
Je n’irai pas faire la guerre, alors je n’irai pas claironner qu’il faut la faire.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire