mercredi 11 novembre 2015

COP 21 : Qui fait partie du monde ?



La COP 21 va se réunir à la fin du mois à grands frais et à grand bruit, mais cet acronyme est rarement explicité, alors même que sa signification précise n'est pas anodine vu l'importance de l'enjeu. C.O.P. signifie "Conference Of the Parties", or le terme "parties" est ambigu. S'agit-il des parties prenantes du problème ? S'agit-il des partis dirigeants les 194 pays représentés (littéralement "parties" en anglais) ? Or ces deux sens s'opposent du tout au tout dans la mesure où ces "partis" représentent la frange la plus favorisée, c’est-à-dire celle qui est à la fois la moins menacée par le dérèglement climatique, et celle qui aurait le plus à perdre dans un changement radical des modes de production et de consommation, conditions a priori incontournables pour y faire face.
Par ailleurs, l'idée de "parties" renvoie logiquement à un tout, qui doit aussi être explicité. En effet la définition du "tout" dont les entités de la Conférence" seraient les "parties", n'est pas non plus un détail trivial. S'agit-il de la planète Terre, de la biosphère, de l'humanité,… ou, de façon plus réaliste, de l'ensemble des "parties" représentées à Paris, les gouvernements, les "partis" au pouvoir ?  Dans ce dernier cas, il est probable que le but réel de la COP sera de rassurer les actionnaires et les consommateurs, de façon à continuer autant que possible le "business as usual". Cette hypothèse se renforce si l'on considère la surreprésentation des lobbies, des grandes firmes, des industries de l'énergie, et la faible représentation des petits pays qui subissent déjà les effets du changement climatique (voir le lien ).
Pour qualifier le "tout" des "parties" prenantes, le terme "monde" conviendrait mieux plutôt que la Terre, la biosphère ou l'humanité : la Terre continuera à exister, et à tourner autour du soleil, changement climatique ou pas, l'humanité restreint abusivement l'ensemble des parties prenantes, de même que la biosphère. Il faudrait prendre le "monde", de façon maximaliste, comme l'ensemble des entités qui sont – ou seront affectés par le dérèglement climatique : les êtres humains bien sûr, et parmi eux, la masse écrasante des moins favorisés, dont celle croissante réfugiés climatiques - les moins représentés par les "partis"- , mais aussi les espèces animales sauvages, les animaux de l'industrie alimentaire, mais aussi les océans, les cours d'eau, les glaciers, les forêts, les terres, les végétaux,...
Qui portera la voix muette des parties prenantes : celle des terriens ?


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